Le Maître d'Adélaïde de Savoie est maître anonymeenlumineur actif à Poitiers et dans l'ouest de la France, entre 1450 et 1470. Il doit son nom à un livre d'heures manuscrits qui a un temps appartenu à Marie-Adélaïde de Savoie. Il a été actif dans l'ouest de la France, et particulièrement à Poitiers.
Particulièrement original, son style se démarque de la production courante contemporaine. Ses personnages se caractérisent par des formes trapues quasiment géométriques, aux têtes rondes et presque chauves, aux gestes précis. Ses compositions s'articulent en paysages plats dépourvus de perspective, à l'inverse de ses intérieurs qui contiennent des vues obliques et profondes. Il utilise des couleurs franches et intenses. Il innove dans la mise en page du calendrier des livres d'heures : de grandes vues panoramiques illustrant les activités des mois se déploient derrière le texte, traité en panneau[3](voir illustration ci-contre).
Heures dites de Marie Stuart, en collaboration avec le maître du Boccace de Genève, le Maître de Jeanne de France et le Maître du Smith-Lesouëf 30, BNF, Lat.1405 ainsi qu'un fragment dans la collection Heribert Tenschert
Livre d'heures à l'usage d'Angers, passé en vente chez Sotheby's le (lot 72)
Manuscrit du Roman du Graal, vers 1450-1455, BNF Fr.96
Livre d’heures à l’usage de Rome avec un calendrier pour l’usage de Poitiers, vers 1450-1460, collection privée, Suisse[4]
Missel à l'usage de Poitiers, 1450-1460 (2 miniatures), bibliothèque municipale de Poitiers, Ms.30
Livre d'heures de l'ancienne collection Engel-Gros, en collaboration avec le Maître de Jeanne de France et le Maître du Walters 222, Musée Calouste-Gulbenkian, Lisbonne, L.A.135[5].
Œuvres du Maître d'Adélaïde de Savoie
Heures d'Adélaïde de Savoie. Mois de janvier, f° 1.
Heures d'Adélaïde de Savoie. Mois de juin, f° 6v.
Heures d'Adélaïde de Savoie. Mois de juillet, f° 7.
Heures d'Adelaïde de Savoie. Vierge de la prière Obsecro te, f° 21.
Feuillet d'un livre d'heures. Présentation au temple. Cleveland Museum of Art.
L'artiste s'est vu attribuer également le modèle des vitraux des roses nord et sud de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers, réalisés par le peintre verrier André Robin vers 1451-1454[6].
Voir aussi
Bibliographie
Janine Bouissounouse, Jeux et travaux d'après un livre d'heures du XVe siècle, Droz, (seule publication, à ce jour [], du manuscrit éponyme de l'artiste. Réédition par Slatkine en 1977)
(en) Colum Hourihane, The Grove Encyclopedia of Medieval Art and Architecture, vol. 2, (lire en ligne), p. 9
(de) Eberhard König: Buchmalerei um 1450. Der Jouvenel-Maler, der Maler des Genfer Boccaccio und die Anfänge Jean Fouquets. Mann, Berlin 1982, (ISBN3-7861-1311-4).
François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN978-2-08-012176-9), p. 123-126
Patricia Stirnemann et Claudia Rabel (dir.), L'enluminure en France au temps de Jean Fouquet : [exposition, Musée Condé, Château de Chantilly, 26 mars-22 juin 2003], Paris/Chantilly, Somogy/Musée Condé, , 95 p. (ISBN2-85056-621-7), p. 40
↑Mathieu Deldicque, Maxence Hermant, Séverine Lepape et Sophie Lagabrielle (dir.), Les arts en France sous Charles VII (1422-1461), Paris, GrandPalaisRmn, , 304 p. (ISBN9782711880195), p. 152-153