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Le marquisien se subdivise en èo enana, parlé dans le nord-ouest de l'archipel, et en èo enata parlé dans le sud-est. Ces deux dénominations se traduisent chacune littéralement par l'expression « langue des humains ». Certains, comme les linguistes Stephen Wurm et Shirō Hattori, considèrent que le marquisien du nord, parlé par 5 390 personnes en 2007[1] à Nuku Hiva, Ua Huka et Ua Pou, constitue une langue séparée du marquisien du sud, parlé par 2 700 personnes en 2007[2] à Hiva Oa, Tahuata et Fatu Hiva.
Le marquisien est parfois désigné par erreur, en raison d'une politique linguistique, comme reo mā’ohi, terme tahitien qui désigne les diverses langues vernaculaires de Polynésie française[3]. Outre le marquisien, ce terme s'appliquerait également aux langues polynésiennes suivantes :
Le marquisien se distingue nettement du tahitien (50 % d'intercompréhension, lexique similaire entre 45 et 67 %) ou du paumotu (29 %) .
Le marquisien est une proche parente des langues polynésiennes de Polynésie orientale, dont notamment le maori des Îles Cook, le maori de Nouvelle-Zélande, le pascuan ou rapa nui (langue de l'île de Pâques), et plus particulièrement le hawaïen dont il serait un des principaux ancêtres.
Depuis la délibération no 2000-19 APF du portant création de l'Académie marquisienne, il a été créé par l'Assemblée de la Polynésie française, une institution culturelle dénommée Académie marquisienne - « Tuhuna ’Eo Enata ». Sa mission est notamment de sauvegarder et d'enrichir le marquisien.
Il existe deux types de noms : les noms propres tel que ó Ioane : « Jean », et les noms communs indiquant toute une espèce tel que te énata : « l'homme ».
Genre
Le genre se distingue en ajoutant au substantif les mots ahana, pour le masculin, et vehine, pour le féminin, par exemple :
e piha ahana(e toa) : « un bœuf »
e piha vehine(e koivi) : « une vache »
Nombre
Il y a deux nombres le singulier et le pluriel. Toutefois le pluriel en mettant les articles na, ta, tau, mou devant le nom et à l'aide de noms collectifs tels que poi : « peuple », huaa : « famille », précédés de l'article singulier te, exemple : mei hea na énata ? : « d'où viennent ces hommes ? »
Le pluriel s'exprime encore en plaçant devant le substantif ou le pronom personnel une des propositions a, o, û.
De même substantifs forment leur pluriel :
en doublant leur première syllabe : te ima : « la main » ; na iima : « les mains »
en doublant leurs deux premières syllabes te vae : « le pied » ; te vaevae, « les pieds »
Cas
Puisque les noms ne se déclinent pas, les prépositions sont nécessaires.
Singulier
Cas
Marquisien
Français
Nominatif
te oumati
le soleil
Génitif
no te oumati
du soleil
Datif
i te oumati
au soleil
Accusatif
te ou i te oumati
le soleil
Vocatif
e te oumati
ô soleil
Ablatif
na te ou ma te oumati
par le soleil
Pluriel
Cas
Marquisien
Français
Nominatif
te tau énata
les hommes
Génitif
no te tau énata
des hommes
Datif
i te tau énata
aux hommes
Accusatif
te ou i tau énata
les hommes
Vocatif
e te tau énata
les hommes
Ablatif
na te tau énata
par les hommes
L'emploi du vocatif est toutefois à nuancer, en effet lorsqu'on va à la recherche d'une femme et qu'elle est accompagnée d'autres femmes, on l'appelle par son nom précédé du mot oua, par exemple : oua Eri : « ô Élisabeth »
lorsqu'on cherche, au sein d'un groupe d'homme, le chef de la bande, on l'appelle par son nom précédé du mot ou, par exemple : ou Karoro : « ô Charles ».
L'emploi du e du vocatif ne peut se faire que lorsque la personne est seule, e Eri : « ô Élisabeth ».
Notes et références
Notes
↑L'« ʻokina » est utilisé pour marquer une consonne glottale proche du coup de glotte (API : /ʔ/).
René-Ildefonse Dordillon, Grammaire et dictionnaire de la langue des îles Marquises, Paris, Institut d'ethnologie, (1re éd. 1931), 204 p. (lire en ligne)