Elle ressent dès 1940 le désir de s’engager de manière active dans la lutte contre le nazisme. Pendant la guerre, elle est étudiante en histoire à la Sorbonne, et fait partie de la Fédé (Fédération française des associations chrétiennes d’étudiants). En 1942, elle participe avec des camarades à une manifestation où ils arborent de fausses étoiles pour protester contre le décret imposant le port de l’étoile jaune aux Juifs[6],[7]
« J'ai fait des actes ponctuels de résistance, avant de m'engager dans un réseau participant vraiment à la guerre. La seule initiative que j'ai prise (après la rafle du Vel d'Hiv), c'est de me poster volontaire pour aider à sauver les enfants juifs, sachant à qui m'adresser pour être mise en rapport avec une personne travailleuse à ce sauvetage. Et aussi les manifestations auxquelles j'ai participé. Mais pour une action de guerre, évidemment clandestine, je ne pouvais qu'attendre d'être contactée. C'est pourquoi mon entrée officielle dans la résistance n'a eu lieu qu'en mars 1944 (Témoignage, le 3 novembre 1999)[8] »
C’est par l’intermédiaire d’Hélène Berr que Marie Médard a ses premiers contacts avec des mouvements organisés de résistance[9].
Elle convoie d’abord des enfants juifs en zone sud. Au début de 1944, elle rentre dans le réseau Jonque.
Après la guerre, elle s’implique dans des mouvements œcuméniques et dans des organismes œuvrant pour la réconciliation avec l’Allemagne : en 1948, elle participe à un camp de dénazification dirigé par Klaus von Bismarck à Vlotho (Westphalie)[12] ; l'année suivante, elle est équipière Cimade en Allemagne.
En 1952, elle devient bibliothécaire, travaillant dans un premier temps à la bibliothèque du musée de l’Homme que dirige alors Yvonne Oddon. Parallèlement, elle collabore aux recherches menées sur Ravensbrück par ses camarades de déportation Germaine Tillion (Kouri) et Anise Postel-Vinay.
↑Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre. 1939-1945, éditions de Paris, 2000, p. 68-69.
↑Cécile Leblanc, Marie Médard, une jeune résistante, Paris, Éditions Ampelos, , 144 p. (ISBN978-2-35618-178-7), p. 21-22
↑Collectif sous la direction de Philippe Mezzasalma, Femmes en déportation: Les déportées de répression dans les camps nazis 1940-1945, Paris, Presses universitaires de Paris Nanterre, , 308 p. (lire en ligne), p. 175
↑Cédric Gruat et Cécile Leblanc, Amis des Juifs. Les résistants aux étoiles, éditions Tirésias, 2005, p. 123-130.
↑Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, Armand Colin, 2012, p. 68.
↑Christiane Goldenstedt, Les femmes dans la Résistance, Herbolzheim, Centaurus Verlag & Media, (ISBN3-8255-0649-5)
↑INA, Mémoires de la Shoah, entretien du 3 octobre 2005, chapitres 8 et 11.
↑Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, éditions Ouest-France, 2013, p. 52-54.
↑Christian Bernadac, Kommandos de femmes, éditions France-Empire, 1973, p. 188-189.
↑Annika Friedbert, The project of reconciliation : journalists and religious activists in Polish-German relations. 1956-1972, thèse de doctorat, 2008.
Témoignage de Marie Fillet, Mémoires de la Shoah, INA, [1]
Annika Friedbert, The project of reconciliation : journalists and religious activists in Polish-German relations. 1956-1972, thèse de doctorat, 2008, p. 164 (citation de Klaus von Bismarck à propos de Marie Médard) [2]