En 1647, les religieuses hospitalières de l’hôtel-Dieu de Québec sont débordées par leurs tâches. Elles prient alors « instamment le Pere Vimont qui passoit en France et qui devoit revenir l’année suivante » de ramener quelques religieuses. Grâce aux démarches du père Vimont, trois religieuses hospitalières débarquent à Québec le : Marie-Catherine de Saint-Augustin, de la nouvelle maison de Bayeux, Anne de l’Assomption, de la communauté de Dieppe et Jeanne Thomas de Sainte-Agnès, de la communauté de Vannes.
La traversée des trois religieuses est tragique. Jeanne-Françoise Juchereau raconte en détail ce périple de trois mois, les ravages causés par la peste et la guérison miraculeuse de Marie-Catherine de Saint-Augustin[3] :
« Elles se rendirent à la Rochelle où elles s'embarquerent le 27 de Mai & firent voile. Quatre jours après la maladie contagieuse s'étant mise dans le vaisseau, nos Religieuses exercerent avec beaucoup de ferveur leur vocation d'Hospitalieres, en servant les malades, & s'exposant courageusement à mourir dès le commencement de leur carriere : la Mere Marie-Catherine de Saint Augustin se signala, & la charité ne lui permettant de se ménager en rien, elle gagna elle-même la peste, sa fiévre fut si ardente, qu'il lui parut sur le corps comme une espéce de ceinture composée de douze charbons, elle fut assistée de ses deux compagnes avec tout le soin possible ; mais on peut juger aisément que dans un vaisseau on ne peut avoir que très-peu de secours, & celui sur lequel elles étoient ayant manqué d'eau douce on fut obligé pour donner quelque rafraichissement à cette chere malade, d'étendre des linges pour recevoir la rosée du Ciel afin d'étancher un peu sa soif ; il mourut quantité de personnes, le Capitaine de la Flote fut de ce nombre, & ce fut par miracle que notre chere Sœur fut guérie. »
Nouvelle-France
La Nouvelle-France risque d'être submergée par la guerre et l'avenir des sœurs mêmes semble précaire : « Nous ne nous pressons pas pour achever le reste de nos bâtimens, à cause de l’incertitude où nous sommes, si nous demeurerons longtemps ici. » Catherine trouve un hôtel-Dieu qui ressemble « plutôt à une cabane qu’à un hôpital[1] ».
Infirmière, économe, maîtresse des novices, directrice de l'hôtel-Dieu de Québec, Marie-Catherine de Saint-Augustin se voue entièrement aux malades et aux pauvres.
Le père jésuitePaul Ragueneau est choisi pour être le directeur spirituel de Catherine ; c'est lui qui écrira sa première biographie[4]. Mère Marie-Catherine de Saint Augustin est renommée pour ses œuvres charitables dans un pays qu'elle aime et adopte. Elle meurt le à l'hôtel-Dieu de Québec des suites d'une maladie touchant ses poumons.
Le , elle est déclarée vénérable. Le , Jean-Paul II la déclare bienheureuse[7]. Sa fête est fixée au . L'édifice Catherine-de-Longpré de Québec est nommé en son honneur.
Hommages, postérité
Une statue en bronze la représentant, réalisée par Jules Lasalle inaugurée en 1990, située sur la place de Québec à Bayeux.
Une rue a été nommée en son honneur, Marie-Catherine de Simon de Longpré, dans l'ancienne ville de Sainte-Foy , maintenant fusionnée avec la ville de Québec en 1994.
Mère Jeanne-Françoise Juchereau de Saint-Ignace, A.M.J., et Mère Marie-Andrée Duplessis de Sainte-Hélène, A.M.J., Histoire de l’Hôtel-Dieu de Québec, « publié à Montauban (France) : Chez Jérosme Légier et se vend à Paris, chez Claude-Jean-Baptiste Herissant…, libraire (1751) », (lire en ligne) — Accès gratuit après inscription.
Marthe Ponet-Bordeaux, Catherine de Longpré (Mère Catherine de Saint Augustin) : Au Canada avec une héroïque missionnaire de seize ans, Paris, Éditions Grasset,