Son nom fait référence à Gambrinus, roi de la bière[3] et mythique roi de Bavière.
Bien que située au début de la rue des Chapeliers, cette maison appartient à l'ensemble architectural de la Grand-Place[2] et représente la dernière image qu'en garde le visiteur qui quitte la place par cette rue.
Histoire
Après la destruction des maisons de la Grand-Place lors du bombardement de Bruxelles par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy en août 1695, la maison est reconstruite en 1699[1], comme l'attestent les cartouches qui ornent le haut de la façade.
La maison a été reconstruite sur l'emplacement de deux maisons adjacentes : à gauche « Den Coninck van Beieren » et à droite « Den Alsembergh ». Au XVIIIe siècle, la nouvelle maison était appelée « Den Alsembergh »[5], mais les auteurs du XXe siècle l'ont rebaptisée « Au roi de Bavière ».
En 1987, des travaux de rénovation sont effectués par la Ville de Bruxelles[1],[4].
Le , le Hard Rock Cafe Brussels ouvre ses portes dans la Maison du Roi de Bavière[6],[7], achetant ainsi un des emplacements les plus chers de la capitale, sur la Grand-Place[8].
Classement
Les façades et les toitures de toutes les maisons qui bordent la Grand-Place font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en tant qu'ensemble depuis le 19 avril 1977 sous la référence globale 2043-0065/0[2].
Le classement a été étendu à d'autres parties de l'édifice le 7 novembre 2002, sous la référence 2043-0175/01[2].
Architecture
Rez-de-chaussée et entresol
La « Maison du Roi de Bavière », édifiée en pierre de taille, présente une façade de style baroque tardif composée de quatre travées et de deux niveaux[1] surmontés d'un pignon à volutes baroque.
Le rez-de-chaussée et l'entresol sont percés de baies rectangulaires, à traverse horizontale en pierre bleue au rez-de-chaussée et à meneau au niveau de l'entresol.
Les allèges des fenêtres latérales du demi-étage en entresol sont ornées chacune d'un beau cartouche bleu à bords dorés réalisé par F. Cosemans en 1907[1].
Le premier étage est percé de grandes fenêtres à croisée de pierre bleue.
Sa base est ornée de cinq bustes, réalisés par Alphonse Gilis en 1896-1899[1], qui représentent autant d'allégories que Pol Meirsschaut décrivait ainsi en 1900 dans son ouvrage Les sculptures de plein air à Bruxelles: Guide explicatif[3], de gauche à droite :
Ces bustes sont soutenus par des consoles à volute dorée qui prennent appui sur les trumeaux de l'entresol.
Les bustes ont été remis en état en 1907 par G. Vanden Berg, puis à nouveau restaurés en 1987[1].
Les bustes
Vulcain.
Vulcain, Cérès, Gambrinus, le Houblon, l'Eau.
L'Eau.
Pignon
La façade est sommée d'un élégant pignon de style baroque à deux niveaux[1], exécuté en pierre blanche. La partie centrale du pignon est percée d'un grand oculus circulaire, surmontée d'un fronton courbe et sommée de boules dorées[1].
Le pignon est flanqué de deux ailerons à volute et boule dorée, percés chacun d'un petit oculus ovale dont l'allège est ornée d'un cartouche rouge à bords dorés.
Ces deux cartouches, séparés par les balustres des deux travées axiales, composent ensemble le millésime « 1699 », année de reconstruction de la maison.
Le pignon baroque
Volute dorée.
Le pignon.
Cartouche « 16 ».
Bibliographie
Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1A, Pentagone A-D, Pierre Mardaga éditeur, 1989
↑ ab et cPol Meirsschaut, Les sculptures de plein air à Bruxelles: Guide explicatif, éditions Émile Bruylant, 1900, p. 105.
↑ abc et d(nl) Bouwen door de eeuwen heen in Brussel, Stad Brussel 1B, Binnenstad H-O, Pierre Mardaga éditeur, 1993, pp. 50-51
↑De volkstelling van 1702 in Brussel en omgeving, 2018, II, p. 944 : « 136. Den Alsembergh. Van twee huijsen éen gemaeckt. P(roprietaris) Adriaen de Vleeschouwer. Nu Glaude de Winckel. 300 Gul(den)s. 1-10 », « 137. Den kelder onder den Alsembergh. H(uerlinck) Hendrick Adriaens. 100 Gul(den)s. 0-10 ».