Le nom de Macrons peut être relié à celui de Kromni(el) (Κρώμνη, aujourd'hui Yağlıdere en Turquie, au nord-est de Gümüşhane qui a été au XIXe siècle un haut-lieu crypto-chrétien(en)) ; ma- ou mo- est un préfixe kartvélien qui marque souvent la formation d'un ethnonyme à partir d'un nom de lieu[1]. La linguistique caucasienne y a aussi vu la racine kol=kar de Colchide[2].
Xénophon (430-355 av. J.-C.) situe leur territoire entre le mont Techès(en), à l'est, et les abords de Trébizonde (Trabzon en Turquie moderne)[1]. Le pseudo-Scylax et Strabon confirment une position dans l'arrière-pays de cette colonie grecque ; en revanche, Hécatée et, sans doute à sa suite, Apollonios de Rhodes et Denys le Périégète, ainsi que Pline l'Ancien, quoique de façon confuse, ou encore l'auteur du Périple apocryphe du Pont-Euxin, qui suit Arrien[5], placent les Macrons plus à l'ouest, entre Trébizonde et Kérassonte[4]. Ces variations se mêlent à celles des limites données à la Colchide, que Xénophon étend vers le sud-ouest jusqu'à cette région[1] tandis que le pseudo-Scylax la cantonne à peu près au bassin du Phase[10].
Strabon écrit que les populations anciennement appelées Macrons portent, à son époque (à l'approche du Ier siècle), le nom de Sanni[1], alors que Pline les mentionne comme deux peuples distincts[9]. Cette identification, reprise par Étienne de Byzance (VIe siècle), combinée à l'affirmation de Procope de Césarée qui fait de Sanoi l'ancien nom des Tzanniens, permet de relier ceux-ci aux Macrons[1].
↑ abcdef et g(en) Giorgi Leon Kavtaradze, « An Attempt to Interpret Some Anatolian and Caucasian Ethnonyms of the Classical Sources », Sprache und Kultur, Staatliche Ilia Tschawtschawadse Universität Tbilisi für Sprache und Kultur. Institut zur Erforschung des westlichen Denkens, vol. 3, , p. 68–83 (lire en ligne [PDF]).
↑Alexandre Baschmakoff, « La synthèse des Périples pontiques, instrument de précision de la paléo-ethnologie pontique » () (lire en ligne) —XVIe Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistorique : VIe assemblée générale de l'Institut international d'anthropologie (Bruxelles, 1-8 septembre 1935) — « (ibid.) », dans (ibid.), Imprimerie médicale et scientifique, p. 689-694.
↑(de) Iris von Bredow (Bietigheim-Bissingen), « Makrokephaloi », dans Der Neue Pauly, (lire en ligne).
↑Franck Wojan, « Kérasonte du Pont sous l'Empire romain : étude historique et corpus monétaire », Revue Numismatique, vol. 6, no 159, , p. 257–290 (DOI10.3406/numi.2003.2515, lire en ligne).
↑(en) Gia Kvashilava « On Decipherment of the Inscriptions of Linear A in the Common Kartvelian Language » () (lire en ligne) [PDF] —Academic International Conference on Social Sciences and Humanities (University of Cambridge, Newnham College, Cambridge, Royaume-Uni, 22-24 mai 2017) — « (ibid.) », dans AICSSH 2017 (Cambridge) Conference Proceedings (ISBN978-1-911185-25-3), p. 65-73.
Bibliographie
Patrick Counillon, Pseudo-Skylax : le périple du Pont-Euxin : Texte, traduction, commentaire philologique et historique, Ausonius Éditions, coll. « Scripta Antiqua », (ISBN978-2-35613-291-8, lire en ligne), chap. 4 (« Analyse du périple pontique »), p. 70–134.
Didier Marcotte, Les Géographes grecs, t. I : Introduction générale. Pseudo-Scymnos, Circuit de la terre, Paris, Les Belles Lettres, (ISBN2-251-00487-4, lire en ligne [PDF]).
Kalistrat Salia, Histoire de la nation géorgienne, Paris, Nino Salia, (présentation en ligne).