L'étymologie du nom et l'identité de ce peuple restent floues, leur langue n'ayant pas été préservée et étant inconnue à quelques toponymes et patronymes près. Les écrivains antiques les caractérisent comme « des tribus scythes ou sarmates », ce qui implique une langue probablement indo-iranienne. Cette conclusion semble confirmée archéologiquement du fait de similitudes observables entre leur culture matérielle et celle des peuples cavaliers scythiques vivant plus au Nord, en particulier dans la culture funéraire (visage et genoux à l'est), dans des céramiques qui ont été retrouvés ou des styles de vêtements, de sorte que cette hypothèse est relativement commune dans la recherche. Edward James[2] et William Smith étaient d'avis que le terme « Méotes » (Maeotians en anglais) était une désignation plus géographique pour divers peuples vivant autour de l'actuelle Mer d'Azov, plutôt qu'ethnique pour un peuple en particulier. Les tribus « méotes » mentionnées sont les Sindes, les Dandarides, les Toreatées, les Agris, les Arrèques, les Ixomates, les Tarpetes, les Obidiacènes, les Sittacènes, les Dosques et quelques autres[3].
Parmi elles, les Sindes sont les mieux attestés, peut-être parce qu'ils étaient dominants parmi les Méotes[4]. La langue des Méotes ou même la famille linguistique à laquelle elle appartenait est incertaine. Une princesse des Ixomates s'appelait Tirgatao[5], qui a été rapprochée du patronyme Tirgutawiya figurant sur une tablette hourrite d'Alalakh[6].
Karl Eichwald pensait que les Méotes étaient originaires du sous-continent indien[7], mais cette opinion reste minoritaire parmi les érudits. Dans une perspective protochroniste, les Circassiens modernes seraient des Méotes ayant perduré jusqu'à nos jours[8].
La première référence connue est celle du logographe Hellanicos de Lesbos[9]. Selon Strabon, les Méotes, sédentaires, vivaient en partie de la pêche et en partie de l'agriculture, mais étaient aussi belliqueux que leurs voisins nomades. En cas de disette, ils pouvaient organiser des campagnes de pillage jusqu'au fleuve Tanais (l'actuel Don) et au Bosphore cimmérien. Plus tard, surtout sous Pharnace II, Asandre et Polémon Ier , le royaume du Bosphore s'étendit jusqu'au Tanaïs et vassalisa une partie des Méotes, tandis que ceux qui s'y refusèrent furent repoussés vers l'Est où ils s'assimilèrent aux Siraques[10].
↑ a et bEdward Boucher James, "Maeotae" and "Maeotis Palus" in the Dictionary of Greek and Roman Geography, 1st ed., Vol. II. Walton & Maberly (London), 1857. Accessed 26 Aug 2014.
↑« Les tribus du Kouban (le peuple Adyghe) sont généralement désignées par les écrivains antiques sous le nom collectif de Méotes » affirme la Grande Encyclopédie soviétique - Adyghe people, et Boris Piotrovsky ajoute « L'étude de la langue, de la toponymie et de l'onomastique du nord-ouest du Caucase attribue aux terres de l'ancienne population de Méotes le spectre ethnique Adyghe-Kassogien, qui correspond également aux sites archéologiques méotes et à leurs liens avec les cultures subséquentes de l'Adyguée médiévale (Circassiens) » - Maeotae, the Ancestors of the Adgyghe (Circassians), 1998.
↑La référence actuelle d'Hellanicos est Maliōtai (Μαλιῶται), que Sturz a retranscrit comme Maiōtai
↑Christel Müller, D'Olbia à Tanaïs : territoires et réseaux d'échanges dans la mer Noire septentrionale aux époques classique et hellénistique, Paris 2010.