Lèv la tèt dann fénwar (Quand la nuit se soulève) est un documentaire de création de 2021 réalisé par Erika Etangsalé produit par Jonathan Rubin. Il a été présenté en avant-première mondiale au Festival international de cinéma de Marseille 2021[1] où il a reçu le Prix Premier et le Prix Marseille Espérance[2].
Synopsis
Jean-René est un ancien ouvrier aujourd'hui à la retraite. Il vit en France, à Mâcon, depuis son émigration de l'île de La Réunion à l'âge de 17 ans. Aujourd’hui, pour la première fois, il brise un silence et raconte à sa fille son histoire. Son récit nous dévoile des rêves et des douleurs mystérieuses qui trouvent leurs racines dans les blessures de l'histoire coloniale française.
Fiche technique
Titre original : Lèv la tèt dann fénwar
Titre francophone : Quand la nuit se soulève
Réalisation : Erika Etangsalé
Scénario : Erika Etangsalé
Photographie : Jonathan Rubin, Fiona Braillon
Son : Pierre George
Montage : Marianne Haroche
Montage son et design sonore : Pierre George
Production déléguée : Jonathan Rubin
Société de production déléguée : WE FILM, Les films du haut d'un arbre
Jérémy Piette, qui a fait une critique du film pour Libération, a écrit qu'ils sont de plus en plus nombreux, les enfants qui de leur caméra parviennent à rouvrir les blessures du passé de leurs parents pour mieux les recoudre, sans grande infection. Si l’on pense en disant cela au magnifique Leur Algérie (2020) de Lina Soualem, bientôt en salles, Lèv la tèt dann fénwar relève également de cette pratique salutaire qui consiste à raviver (et à dire) la mémoire de ceux qui jusque-là ont tu leur passé. Ici le père réunionnais de la jeune cinéaste Erika Etangsalé, avec qui elle partage la même paralysie du sommeil et le même cauchemar au fond d’un tunnel noir. Lèv la tèt dann fénwar est une succession d’éclats de mémoire en noir et blanc réunissant reliefs basaltiques et animaux sauvages filmés à l’île de la Réunion, puis d’images documentaires en couleur réalisées dans une banlieue pavillonnaire à Mâcon, puis encore d’autres rushs en Super 8 capturés par le père au fil de sa vie. Le film hybride et sublime trace un chemin vers cette terre natale que le père aimerait retrouver et qu’il a quittée pour la France, poussé par ce grand mouvement d’exil sans retour orchestré par le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer, entre 1963 et 1981). Soutenu par le chant des oiseaux réunionnais, Lèv la tèt dann fénwar agit comme une capsule de voyage temporel, donnant à ce père l’occasion de «partir loin» avec les ailes dont il a toujours rêvé[3].
↑(en) S2 STUDIO s r o-INTERNETOVÉ SLUŽBY, GRAFIKA, VÝROBA REKLAMY, MARKETING, https://www s2studio cz info(at)s2studio.cz, « Ji.hlava IDFF | In the Billowing Night », sur www.ji-hlava.com (consulté le )