Lucian Pintilie est né le à Tarutino en Bessarabie du sud. Diplômé de l'Institut d'art cinématographique et théâtral de Bucarest, il tourne en 1966 son premier long métrage, Dimanche à six heures. Son deuxième film sorti en 1968, La Reconstitution (tourné en un mois pendant le Printemps de Prague[3]), mettant en scène deux jeunes gens « invités » par les autorités à reconstituer une banale bagarre à des fins de propagande communiste, provoque un énorme scandale et est censuré ; Pintilie doit attendre dix ans avant de tourner un nouveau film[4]. Après une adaptation de Tchekhov tournée en Yougoslavie (Pavillon VI, 1978), son nouveau film roumain, Scènes de carnaval (1981), est encore interdit. Pintilie doit cette fois attendre la chute du régime de Nicolae Ceaușescu, survenue en , pour tourner son film suivant : Le Chêne[5]. Pendant ce temps d'exil, il monte de nombreuses pièces et opéras. Il retourne en Roumanie après la chute du régime communiste et tourne plusieurs films.
L'esprit de ses films est proche de celui de ses compatriotes Cioran et Ionesco. Son style, notamment pour son film Terminus paradis (1998), peut être rapproché de celui d'Emir Kusturica. Le film gagne le Grand prix spécial du jury à la 55eMostra de Venise[6].
Il a réalisé une dizaine de films, tous ancrés dans un contexte politico-social particulier, dont L'Après-midi d'un tortionnaire sorti en 2001.
« Metteur en scène de théâtre, il s'intéresse occasionnellement au cinéma avant de devenir en 1990 le patron du cinéma roumain. Deux chefs-d'œuvre ont attiré l'attention sur lui, Le Chêne et surtout Un été inoubliable »
— Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma. Tome II : Acteurs, producteurs, scénaristes, techniciens, réédition 1997)
Publication
Bric-à-brac : Du cauchemar réel au réalisme magique, L'Entretemps Éditions, collection Théâtre et cinéma, 2009 (ISBN2912877873 et 978-2912877871)