Cette œuvre collégiale constituée de 98 articles et d'une brève introduction[1] réunit des journalistes, des écrivains, des essayistes, des critiques et des intellectuels parmi lesquels Manuel Bretón de los Herreros(es), Antonio Ferrer del Río(es), Pedro de Madrazo y Kuntz, Francisco Navarro Villoslada, Fermín Caballero(es), Jacinto de Salas y Quiroga(es) et Ángel de Saavedra, ainsi que des pseudonymes célèbres tels que « Curioso parlante », « El Solitario(es) » et « Abenámar(es) » (comme artificier de la revue du même nom). Vicente Llorens Castillo observe que « le genre costumbriste culmine avec Los españoles pintados por sí mismos. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'augmentation de la diffusion de l'article de coutumes tout au long de la période romantique est d'autant plus visible de par sa variété en se présentant ici sous forme de livre collectif — mais sans que ce changement ne signifie l'apogée ou le dépassement de sa qualité littéraire. Si on compare la plupart de ces tableaux avec ceux qu'ont tracé Estébanez, Mesonero sans parler de Larra, ces derniers peuvent bel et bien être considérés comme inférieurs[n 1]. »
Un livre illustré
Los españoles pintados por sí mismos a été illustré d'une collection de xylographies[3], une technique qui évoluera en Espagne avec les graveurs de la période romantique ; chaque article dispose de son illustration, signée par Francisco Lameyer y Berenguer ou Calixto Ortega, avec la collaboration du peintre Leonardo Alenza. À mi-chemin entre l'étude ethnographique (qui reflète les modes vestimentaires de l'époque) et la caricature, certains dessins suggèrent l'influence des caprichos de Goya[4].
Dans la plupart des portraits de personnages madrilènes, est également incluse une collection d'archétypessévillans[5] et une poignée d'articles généraux sur de écrivains, lettrés et autres spécimens du monde littéraire[n 2],[6]. Bien que peu nombreux en combaraison avec les masculins, les types féminins sont notables[7].
L'ouvrage s'inspire d'un précédent français, Les français peint par eux-mêmes, publié entre 1840 et 1842[9].
La publication de Los españoles pintados por sí mismos et son succès commercial entraînent des séquelles comme El álbum del bello sexo o las mujeres pintadas por sí mismas (1843)[10], qui n'a été publié qu'en deux éditions, l'une d'elles ayant été composée par Gertrudis Gómez de Avellaneda et l'autre par Antonio Flores(es) ; Los cubanos pintados por sí mismos (1852), Los mexicanos pintados por sí mismos (1854) ; Los valencianos pintados por sí mismos (1859), Las españolas pintadas por los españoles(es) (1871-1872), pour lequel ont collaboré Ramón de Campoamor et Benito Pérez Galdós ; Las mujeres españolas, portuguesas y americanas (en trois tomes : 1872, 1873, 1876), et d'autres. Les dernières créations de ce genre dignes d'être mentionnées sont Los españoles de ogaño(es) (1872), avec une nouvelle collection de types madrilènes, et El álbum de Galicia. Tipos, costumbres y leyendas (1897)[11].
↑Texte original : « con Los españoles pintados por sí mismos culmina el género costumbrista. Lo más que puede decirse es que la creciente difusión del artículo de costumbres a lo largo del período romántico se hace más visible en su variedad al presentarse ahora en forma de libro colectivo; pero sin que este cambio signifique culminación o superación de su calidad literaria. Si comparamos la mayoría de estos cuadros con los que trazaron Estébanez, Mesonero y no digamos Larra, bien puede verse que son inferiores[2]. »
↑« El escritor público », signé par José María de Andueza(es) ; « El poeta », par José Zorrilla ; « El escribiente memorialista », par Antonio García Gutiérrez ; « El escribano », par Bonifacio Gómez ; et « El aprendiz de literato », par Luis Loma y Corradi
↑(es) Alberto Romero Ferrer, « Lo andaluz en los españoles pintados por sí mismos », dans Costumbrismo andaluz, Universidad de Sevilla, (ISBN9788447203864, lire en ligne), p. 27.
↑Cette collection a été étudiée par María Isabel Jiménez Morales dans « Álbum del bello sexo o Las mujeres pintadas por sí mismas, entre el casticismo y la sátira », dans Actas del III Congreso Internacional de Hispanistas, Málaga-Ceuta, Algazara-U. N. E. D. de Ceuta, 1998, p. 481-503.
↑(es) Justo Fernández López, « Costumbrismo en el siglo XIX », sur hispanoteca.eu : « Se escribieron grandes compilaciones colectivas de artículos costumbristas que describían tipos y profesiones populares, como "Los españoles pintados por sí mismos (1843-1844)". ».
Annexes
Bibliographie
Éditions des españoles pintados por sí mismos
(es) VV. AA., Los Españoles Pintados por Sí Mismos, Madrid, Ignacio Boix, (lire en ligne).
(es) Margarita Ucelay da Cal, Los españoles pintados por sí mismos (1843- 1844) : Estudio de un género costumbrista, Mexico, El Colegio de México, .
(es) Valeriano Bozal, « Los españoles pintados por sí mismos y la ilustración romántica. Cuatro notas », Boletín del Museo Camón Aznar, Saragosse, .
(es) María Isabel Jiménez Morales, « Los españoles pintados por sí mismos (1843-1844): una mirada masculina al universo femenino », Actas del I Congreso Internacional de Hispanistas, Melilla, UNED, , p. 285-300.