Londres 2012 est le onzième épisode de la saison 2 de la deuxième série de la série télévisée britannique Doctor Who. Il a été diffusé pour la première fois le sur BBC One.
Synopsis
Cet épisode commence le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012. Le Docteur et Rose se posent avec le TARDIS dans une paisible rue de la banlieue de Londres. Mais depuis six jours, des enfants disparaissent mystérieusement et la tension commence à monter entre les habitants du quartier…
Le TARDIS atterrit dans l'impasse « Dame Kelly Holmes » le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de 2012. Le voisinage se prépare au passage de la flamme olympique, mais l'ambiance est morose du fait de la disparition inexplicable de plusieurs enfants dans le quartier. Un employé municipal, Kel, mentionne que des voitures tombent régulièrement en panne depuis une semaine. Le Docteur et Rose enquêtent et se rendent compte que la source de ces problèmes est une préadolescente solitaire âgée de 12 ans, Chloe Webber, qui peut faire disparaître des personnes en les dessinant. Le Docteur hypnotise Chloe et constate qu'elle est possédée par un jeune Isolus, une petite forme de vie extra-terrestre qui ne supporte pas la solitude et se déplace habituellement avec des milliards d'autres congénères. Celui-ci s'est perdu en chemin et a trouvé en Chloe une amie car elle est également seule. En plus d'emprisonner des personnes dans des dessins, ce qui a pour but de rompre son isolement, l'Isolus a fait dessiner à Chloe une image de son père, un homme violent qui l'effraie beaucoup. Cette image semble vouloir prendre corps dans le monde réel.
Le Docteur explique que s'ils retrouvent la nacelle de l'Isolus et la remettent en état de marche, l'alien laissera Chloe. Mais la petite fille dessine frénétiquement le Docteur, qui se retrouve dans l'un de ses dessins, ce qui oblige Rose à chercher elle-même le vaisseau. Elle réussit enfin à le retrouver alors que Chloe et l'Isolus ont déjà fait disparaître le public du stade olympique et s'apprêtent à en faire autant avec des milliards de personnes. Rose, suivant les instructions du Docteur dessiné, actionne la nacelle en la lançant dans la flamme olympique. Les enfants disparus réapparaissent, mais le dessin que Chloe avait fait de son père s'anime également. Cependant, calmée par sa mère, Chloe parvient à le faire disparaître.
Rose s'inquiète car le Docteur n'est toujours pas revenu ; finalement, elle l'aperçoit à la télévision prenant le relais du porteur de flamme et allumant lui-même la vasque olympique. L'Isolus retourne vers les siens, et le Docteur conclut l'épisode en disant qu'« une tempête se prépare ».
Continuité
Comme dans l'épisode « Rose », le Docteur en appelle à la « Proclamation des ombres ».
Le Docteur dit ne pas trop aimer les chats depuis sa rencontre avec les infirmières-chat dans « Une nouvelle Terre ».
Le Docteur dit à Rose qu'il a été père auparavant, ce qui fait référence aux premiers épisodes de la première série lorsqu'il voyageait avec sa petite fille, Susan Foreman.
Le nom de Torchwood est cité par le commentateur après la disparition du public[1].
Références externes
Le Docteur dit s'être rendu aux Jeux olympiques d'été de 1948 et décrit John Mark, le porteur de la flamme, comme un homme « maigre mais [qui] avait une force phénoménale ».
En version française, Chloé et sa mère chantent à plusieurs reprises Une souris verte et en version originale, c'est la chanson Kookaburra qui est utilisée.
Lorsque le TARDIS se pose, Rose voit une affiche pour le nouvel album de Shayne Ward.
Quand le Docteur entre dans la chambre de Chloé, celle-ci fait le signe en référence à Monsieur Spock dans Star Trek car le Docteur lui avait demandé auparavant si elle était capable de faire ce signe.
Production
Écriture
À l'origine le 11e épisode de la saison devait être un scénario de Stephen Fry nommé The 1920set qui s'avéra beaucoup trop cher pour être produit. Il était censé se baser sur une légende populaire anglaise aux relents d'histoire d'extra-terrestres[2].
Il fut donc décidé d'aller chercher un « épisode de réserve », une sorte de scénario à « petit budget » commandé par la série en cas de problèmes. Son scénario a été écrit par Matthew Graham, un des créateurs de la série Life On Mars, qui suggéra au producteur et scénariste Russell T Davies l'histoire du Docteur à la poursuite d'un extra-terrestre qui « vole » la surface des planètes afin de capter leur beauté, ne laissant qu'un paysage désolé. Davies préféra un scénario sur la beauté de la peinture et dans lequel le dessin aurait un grand rôle[2]. Il lui suggéra d'écrire un épisode qui puisse être raconté « à son fils de sept ans »[3] et celui-ci fut commandé le .
Pour L'Isolus, Graham s'inspira du film de 1978, L'Invasion des profanateurs.[2] En version originale, l'épisode s'appelle Fear Her (Craignez-la), mais il a failli s'appeler Chloe Webber Destroys the Earth ("Chloe Webber détruit la Terre") ou You're a Bad Girl, Chloe Webber ("Tu es une méchante fille, Chloé Webber")[4]. Dans un des brouillons l'épisode devait se situer sur une autre planète[5].
Casting
Nina Sosanya et Abdul Salis sont tous les deux apparus dans le film de 2003 Love Actually[6].
Abisola Agbaje qui joue le rôle de Chloe, fut découverte dans un club de théâtre local[6] et repérée par le directeur de casting Andy Pryor[7]. Celle-ci devait jouer le rôle de Chloe ainsi que de l'Isolus parlant à travers elle, ce qu'elle trouva « bizarre »[7]. Afin de faire ressortir la voix, un écho fut ajouté en post-production, même si Abisola trouva étrange de chuchoter[7]. Un double fut utilisé pour sa main lorsqu'elle dessine, tandis que le storyboarder de la série, Shaun Williams fut responsable du dessin du père à l'intérieur du placard[6].
Tournage
Cet épisode fut tourné lors du quatrième bloc de tournage de la deuxième saison en même temps que « L'Hystérique de l'étrange lucarne ». Le réalisateur engagé pour ces épisodes fut Euros Lyn qui avait déjà filmé les épisodes « Un Loup-garou royal » et « La Cheminée du temps » plus tôt dans la saison.
Le tournage de l'épisode débuta le dans la rue de Page Drive à Cardiff. Celle-ci servit de principal lieu de tournage de l'épisode et une maison située dans la rue servit de décors à certains plans de la maison des Webber[2],[8] :
Page Drive, pour les scènes d'extérieur de la rue (filmées les 24, 25, 26, 27, 30, et ). L'épisode étant censé se passer en juillet, une ligne de dialogue fut ajoutée expliquant que l'Isolus a drainé une partie de la chaleur afin d'expliquer les différents désagréments.
Gorsedd Gardens Road, Cardiff pour la scène de passage de la flamme olympique (filmée le ). À l'origine l'athlète Kelly Holmes devait jouer la porteuse de torche, mais celle-ci était trop occupée à tourner une émission télé nommée Dancing on Ice[2].
Le Millennium Stadium de Cardiff, pour les plans où la foule a disparu dans le stade (filmées le )[9].
Les scènes à l'intérieur du TARDIS et dans la chambre de Chloé furent tournées au studio Unit Q2 à Newport, le studio principal servant aux épisodes de la série (filmées du 1er au puis les 22 et ). Les dessins de Chloé furent tous dessinés par Tinate Bilal, un étudiant en arts plastiques.
L'entreprise Chapman's Removals and Storage Yard, pour la scène de matérialisation du TARDIS (filmée le )[9].
Le St Alban's Rugby Club, pour la scène à l'intérieur du stade (filmée le ).
TARDISode
Durant la saison 2 les épisodes de Doctor Who étaient accompagnés de « TARDISodes » disponibles sur le net ou via téléphone portable, ce sont des mini-épisodes d'environ 60 secondes. N'ayant pas rencontré le succès escompté, ils ont été arrêtés à la fin de la saison 2. Ceux-ci furent scénarisés par Gareth Roberts. Le TARDISode de cet épisode montre un bref reportage au sujet des enfants disparus. Il fut tourné à Unit Q2 le à Page Drive. On peut y voir le dessin de Chloé représentant son père.
Diffusion et réception
L'épisode fut diffusé pour la première fois le sur BBC1 et a rassemblé 7,14 millions de téléspectateurs et 39,7% de part de marché[10] ce qui en fit le douzième programme le plus regardé de la semaine[11]. L'épisode obtint un indice de satisfaction de 83%[12].
Cet épisode pousse les fans à créer une pétition en ligne pour demander que David Tennant tienne la flamme lors des jeux olympiques de 2012. Finalement, c'est Matt Smith, l'acteur jouant le 11e Docteur qui fut brièvement porteur de la torche olympique[13].
Critiques
Matthew Graham fut assez content de l'épisode et reçut des lettres de beaucoup d'enfants qui l'appréciaient aussi. Lorsqu'il apprit que des fans plus vieux n'avaient pas aimé, il pensa « Bon, c'est honteux qu'il ne l'aient pas aimé, mais ça ne leur était pas adressé »[3]. Le critique du site IGN, Ahsan Haque, donne la note de 5 sur 10 et trouve l'épisode « plat et conventionnel » et trouve que tout autour de cet épisode est « assez décevant » même s'il pense que le rapport mère-fille fonctionne à la fin de l'épisode. Il trouve certains passages assez ratés et inutiles à l'intrigue, comme les spectateurs qui disparaissent ou le Docteur qui porte la torche. Il le compare à l'épisode « L'Hystérique de l'étrange lucarne » qui selon lui avait une intrigue plus réussie, était plus divertissant que "Londres 2012" qui manque beaucoup d'humour[14]. Le critique du magazine SFX, Dave Bradley donne à l'épisode la note de 3 sur 5, décrivant l'intrigue comme « ordinaire » mais trouvant qu'il constitue une « pause décente avant les grandes aventures qui vont arriver ». Il apprécie les dialogues et trouve qu'il y a « un effet claustrophobique à ne limiter l'action qu'à un pâté de maisons »[15]. Arnold T Blumburg du magazine Now Playing donne à l'épisode la note de B+. Il trouve que les acteurs secondaires sont « juste assez bons » et que l'intrigue « tourne un peu en rond » mais trouve que l'histoire fonctionne à cause des « délicieuses » interactions entre Rose et le Docteur et le sentiment de bien-être de la fin[16].
En 2011, SFX publia un article résumant les « pour » et les « contre » de l'épisode. Les « Pour » trouvaient que quelques rôles mineurs étaient joués avec « largesse », que Nina Sosanya et Abisola Agbaje étaient « très bonnes », que l'épisode réussissait à créer un épisode se situant uniquement dans une maison et où la peur est simplement suggérée. Les « Contre » expliquaient que ça n'était qu'un épisode de « remplissage » avec une fin « fauchée » et trouvaient que le manque de monstre était « une déception sérieuse »[17]. Le site Topless Robot nomme l'épisode en troisième position de son classement des 5 plus mauvais épisodes du 10e Docteur[18].
Dans un sondage du Doctor Who Magazine de 2009 sur les 200 épisodes préférés des fans, Londres 2012 arrive en 192e position[19].