Ces aménagements permettent à un investisseur de bénéficier de compensations fiscales ; il n'est prévu de contrôle qu'à compter de 4,6 millions d'euros. D'abord fort peu encadré, le dispositif voit apparaître au fil des années la mise en place de secteurs « sensibles » et de secteurs « non sensibles », distinction qui persistera au-delà de la loi Pons[1].
Dérives
Cette première loi de défiscalisation spécifique à l'outre-mer français a été décriée, car elle a été à l'origine d'investissements certes importants, mais ayant surtout profité aux grandes fortunes. « Grâce à la loi Pons, les achats de bateaux outre-mer par des métropolitains fortunés avaient connu un boom sans pour autant profiter à l'emploi local », synthétise un article de Libération en 2000[2]. Ces détournements ont fait l'objet d'un rapport du député Didier Migaud en 1998[3] ; elles ont notamment porté sur de nombreux achats de bateaux de plaisance.
Les dispositifs ultérieurs ont eu pour cible de permettre de meilleures retombées pour les PME et les investisseurs locaux, là où la loi Pons avait finalement surtout avantagé les métropolitains. Il s'agit de la loi Paul de 2001, puis de la
loi Girardin en 2003[4].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Roland du Luart, La défiscalisation dans les départements et les territoires d’outre-mer : rapport d'information no 51, Sénat, , 166 p. (lire en ligne [PDF]).
Didier Migaud, Défiscalisation des investissements outre-mer : un instrument maîtrisé au service du développement : rapport d'information no 1060, Assemblée nationale, .