Cet article dresse la liste des règles monastiques liées à la vie religieuse des personnes vivant en un monastère (moines et moniales) de la tradition chrétienne.
Les règles monastiques sont des documents normatifs régissant la vie de moines vivant en communauté au sein d'un monastère. La plupart des règles ont été rédigées entre le IVe siècle et le VIIe siècle puis durant le Moyen-Âge. Les règles peuvent être rédigées par l'abbé, un évêque fondateur d'un monastère, par un collège d'anciens, à l'occasion de la fondation d'un monastère, d'une réforme de celui-ci, ou pour conserver les prescriptions orales du fondateur qui vient de mourir.
Le monachisme est né dans le christianisme au IIIe siècle de notre ère. Le monachisme se développe dans sa forme anachorétique (ermite vivant seul) et semi-anachorétique (moines vivent séparés mais se réunissent pour les offices les samedi et dimanche) dans le sillage d'Antoine (c.251-356), en Egypte. C'est en Thébaïde, dans le Sud de l'Egypte, que Pachôme (c.292-348) crée la première forme de monachisme cénobitique (vie en communauté). L'emploi du temps, le travail, la liturgie, les règlements des moines pachômiens sont alors prescrits dans la première règle monastique.
Le monachisme s'étend rapidement en Palestine (Gaza), Syrie, en Asie mineure, où Basile de Césarée rédige plusieurs règles sous forme de questions-réponses.
Enfin, le monachisme chrétien se développe à la fin du IVe siècle en Occident, en Gaule autour de Martin (pas de règle écrite) et dans le nord de l'Afrique à l'époque d'Augustin. C'est en Occident et en latin que sont rédigées la grande majorité des règles conservées à ce jour. Celles-ci nous sont connues principalement grâce à l'œuvre de Benoît d'Aniane qui compile dans un livre le "codex regularum[1]" près de 25 règles anciennes, au début du 9e siècle.
Les deux règles attribuées à Augustin d'Hippone, compilées dans la tradition manuscrite :
L'ordo monasteri, écrit dans l'entourage d'Augustin, mais sûrement pas par Augustin-même, vers 395, pour le monastère de Thagaste
le Praeceptum, règle écrite pour le clergé (séculier) d’Hippone en 397
Règle des Quatre Pères, la deuxième règle des pères, la troisième règle des pères sont datées par Adalbert de Vogüé de 400-410, 427 et 519, les datations les plus anciennes sont toutefois contestées par JP Weiss, qui ferait remonter la Règle des Quatre Pères au milieu du Ve siècle. Ces règles sont souvent associées à Lérins, bien que le débat ne soit pas tranché, l'hypothèse d'une rédaction de la première de ces règles (la Règle des Quatre Pères) vers 450 tend à s'imposer[2].
Règles non monastiques mais religieuses du Moyen Âge central
Règle des frères mineurs (franciscains) : Rédigée par Saint François d'Assise, la première règle, jamais appliquée car trop stricte, date de 1221. Une seconde règle, plus souple au sujet du vœu de pauvreté et de l'abandon de propriété, sera rédigée et adoptée en 1223. Cette règle est toujours suivie par les franciscains.
↑Helvétius Anne-Marie, "Normes et pratiques de la vie monastique en Gaule avant 1050 : présentation des sources écrites" dans : La vie quotidienne des moines en orient et en occident: ive-xe siècle, Le Caire : Athènes, Editions IFAO, , p.381-382
↑Jean-Pierre Auger, Le prieuré Grandmontain du Meynel, Initiatives et Actions pour la Sauvegarde de l’Environnement et des Forêts, , 32 p. (lire en ligne)
↑Alain Demurger, Jacques de Molay, Payot & Rivages, coll. « « Biographie Payot » », (ISBN2-228-89628-4), "ce ne sont pas des moines, n'ayant pas la vocation de se retirer du monde pour prier, méditer et rendre gloire à Dieu. Le Temple est un ordre religieux-militaire, pas un ordre monastique ; et l'expression de « moine-soldat », courante et galvaudée, est impropre".