Le titre de comte est porté, depuis le milieu du XIIe siècle jusqu'au milieu du XVIe siècle, par dix-huit seigneurs, du comte Guillaume II au comte Michel, appartenant à la famille de Gruyère, auxquels s'ajoutent les comtes Wilerius et Guillaume Ier, pour lesquels aucunes terre n'était associée[1].
Comtes d'Ogo
Vers 900, Turimbert est mentionné comme comte, sans terre associée, mais possédant des droits dans le pagus Ausicensis (Ogo)[2], sans que les historiens ne sachent précisément à quelle région il correspond[3]. Sa succession n'est pas connue, même si certains auteurs ont voulu faire de lui un ancêtre de la famille de Gruyère[2].
Vers 1115, sont mentionnés deux comtes, sans terre associée, Wilerius (Wilaire) et Willelmus (Guillaume)[5]. Les chercheurs considèrent que ce sont des parents, Wilerius, le père, et Willelmus (Guillaume), le fils et qu'ils seraient les premiers membres connus de la famille de Gruyère[2],[3].
Comtes de Gruyère
Le tableau présente deux listes de comtes de Gruyère, reposant sur le manuscrit dit Pancarte de Rougemont (1115). Cependant, la première repose sur les travaux de Jean-Joseph Hisely (1800-1866), auteur de Histoire du comté de Gruyère (3 vol., 1851-1857), qui a utilisé une copie de 1500 de ce manuscrit. La seconde, notamment publiée par Zwick (2012[1]/2013[3]), président de l'Institut fribourgeois d'héraldique et de généalogie, repose sur une analyse de la charte originale découverte en 1920 et ayant permis de corriger les premiers degrés, en raison d'erreurs de retranscription dans le document de 1500[3]. Cette dernière est présentée sur un panneau au château de Gruyères[1].
1539 - 1554 : Michel fils du précédent. Pierre de Gruyère, son oncle, gère le comté durant son absence (1554-1555).
Le dernier comte, Michel, remet l'administration du comté à un conseil de vingt-quatre membres appelé Conseil d'État ou Conseil de Gruyère. L'endettement du comte Michel amène la Diète à prononcer sa faillite en 1554 et les villes de Fribourg et Berne se partagent ses biens l'année suivante[8].
↑ abcd et ePierre Zwick (ancien Professeur à l'École d'ingénieurs de Fribourg et Président de l'Institut fribourgeois d'héraldique et de généalogie), « Le chaînon manquant de la généalogie des comtes de Gruyère », Généalogie suisse : annuaire, no 40, (lire en ligne).
↑P Æbischer, « La pancarte de Rougemont de 1115 », Revue historique vaudoise, no 28, (lire en ligne). N.N., « Observation sur la pancarte de Rougemont de
1115 », Revue d'histoire suisse, no 4, , p. 352-362 (lire en ligne). Robert Werner, « La pancarte de Rougemont de 1115 », Revue historique vaudoise, no 42, , p. 193-213 (lire en ligne).
↑Tous deux portent le titre de comte mais Pierre y ajoute celui de « chef de famille » ; dans les chartes Pierre porte le titre de Petrus comes et dominus Gruerie tandis que Johannod s'intitule Johannes comes Gruerie, dominus de Montsalvens"
Bernard Andenmatten, « Les comtes de Gruyère », Patrimoine fribourgeois, no 16, , p. 6-15.
Pierre Zwick, « Dossier : Les comtes de Gruyère. Les origines d’une longue dynastie. La grue, de l’ornithologie à l’héraldique. Des comtes et des contes », Passé simple, no 16, .
Études anciennes
Albert-Marie Courtray, « L'Ogo physique et politique et l'origine des comtes de Gruyère [suite] », Annales fribourgeoises, no 26, , p. 19-24 (lire en ligne).
Albert-Marie Courtray, « L'Ogo physique et politique et l'origine des comtes de Gruyère [suite et fin] », Annales fribourgeoises, no 26, , p. 55-64 (lire en ligne).
Marcelle Despond, Les comtes de Gruyère et les guerres de Bourgogne, Fragnière Frères, , 109 p..
Jean-Joseph Hisely (publiés par la Société d'histoire de la Suisse romande), Histoire du comté de Gruyère, précédée d'une introduction et suivie d'un cartulaire, vol. 3, G. Bridel, coll. « Mémoires et documents », 1851-1857 (réimpr. 1994) :
Ernst Diener, Manuel généalogique pour servir à l'histoire de la Suisse, vol. 2, Zurich, Societe suisse d'heraldique / Imprimerie Schulthess, 1900-1902.