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Né dans une famille juive, son père, mélomane et musicien convaincu, encourage les dispositions musicales de son fils en l'envoyant comme élève dès son plus jeune âge chez le maître Saoud l'Oranais, maître de hawzi, dérivé populaire de la musique classique arabo-andalouse. Il fréquente ensuite des écoles de musique réputées comme Moutribia et al-Moussilia.
Virtuose du luth à quinze ans, le directeur de Radio-Alger lui confie l'animation d'une émission consacrée au répertoire hawzi.
Inventant un genre populaire, mélangeant rumba, paso doble, tango, mambo avec la musique arabo-andalouse, il écrit des chansons en « francarabe ». À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Lili Boniche est célèbre au Maghreb, il fait des tournées puis anime le théâtre aux armées. Tous les lundis, galas à l'opéra d'Alger pour les militaires. En 1946, il vient à Paris, se produit au Soleil d'Algérie, cabaret proche de la place Pigalle[3].
À la fin des années 1950, il abandonne sa carrière en épousant une comtesse qui l'exige, et prend la direction de quatre cinémas à Alger[1], mais continue à y chanter[4].
Il retrouve la scène et les studios au tournant des années 1980-1990. Sollicité par un journaliste, Francis Falceto, il fait une tournée dans toute l’Europe (au Barbican de Londres, à l’Olympia de Paris, en Allemagne, Belgique, Suède, Suisse, Italie, Espagne, etc.) et au Japon. Il enregistre l'album Alger, Alger, produit en 1996, et publié en 1999, sous la direction artistique de Bill Laswell, bassiste et producteur américain expert en world music.
La musique de Lili Boniche, celles de ses amis Maurice El Médioni ou Reinette l'Oranaise, redevient à la mode. En 2003, il publie Œuvres récentes, avec la collaboration du chanteur -M- et du batteur Manu Katché.
Cependant, au moment du tournage du film El Gusto, en 2007, un documentaire consacré aux musiciens juifs et musulmans pratiquant le Chaâbi, le chanteur n’est plus en mesure de monter sur scène et doit renoncer à participer à cette entreprise[4].
Style et influence
Pratiquant le répertoire de la musique « andalouse » qu’un Edmond Yafil a su codifier au tout début du XXe siècle, il se situe dans une mouvance musicale proche de celle des chanteurs Lili Labassi (de son vrai nom Moyal, le père de Robert Castel) et Sassi Lebrati[5].
Lili Boniche est un innovateur dans le sens où il modernise radicalement son style pour satisfaire un public en quête de modernité. Il se produit dans une multitude de cabarets orientaux où le style oriental se mt les paroles sont de Mohamed Mahboub Stambouli dont Loukene Kanou ândi Lemlayene.
La chanson de Lili Boniche Ana El warka (dont les paroles sont de l'algérois Mustapha Kechkoul (1913-1991) et la musique du célèbre pianiste algérois Mustapha Skandrani (1920-2005)) est utilisée pendant près de huit ans au générique de l'émission culturelle de France 2, Des mots de minuit.
La presse le présente comme un « chantre de la musique judéo-arabe », mais lui-même conteste cette appellation : « Est-ce qu’on dit d’un musicien musulman qu’il joue de la musique islamo-arabe ? Je joue de la musique arabe, un point c’est tout[6]. »
Discographie
Lili live, enregistré le à Paris, APC Play it again Sam, 1999
↑Véronique Mortaigne, « Lili Boniche, chanteur », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bFrançois Bensignor, Algérie andalouse : Lili Boniche et El Gusto, Hommes et migrations [En ligne], 1295 | 2012, mis en ligne le 29 mai 2013, consulté le 03 juillet 2016. URL : http://hommesmigrations.revues.org/1091.