Mireille Balin est contactée par Augusto Genina, qui l'avait dirigée dans Naples au baiser de feu. Elle ne semble pas avoir été effleurée par l'idée que le film soit destiné à la propagande franquiste et mussolinienne : elle y voit un grand projet, un beau rôle et un beau contrat. Elle semblera le regretter, bien après que sa participation au film aura contribué à sa mise à l'écart du 7e art : « Pour la plus grande gloire de Franco ! » se contentera-t-elle de dire sur le film en 1961[2].
Le tournage débute à Cinecitta à l'automne 1939 avec des moyens colossaux et s'achève au printemps 1940. Destiné à la propagande, le film est parfaitement manichéen :
« Les républicains y sont présentés comme une plèbe vulgaire, miteuse et criarde de vieillards dépassés, mal absolu à éradiquer face à de jeunes militaires [...] constituant la relève. Militaires courageux, impeccables, glorieux et très organisés, entonnant à merveille les chants franquistes [...], défendant femmes et enfants, veuves et orphelins et capables de sentiments amoureux... »
— Loïc Gautelier, Mireille Bazin, Les passagers du rêve, Paris, 2019
Trois versions originales en sont synchronisées, en italien, en espagnol et en français.
Mais le film ne semble pas avoir été distribué en France, et la version française est perdue. Il connaît en revanche un franc succès en Italie, en Espagne et en Allemagne (où le film ressorti même en salle en 1955 avec une nouvelle synchronisation). Il obtient d'ailleurs la Coupe Mussolini à la Mostra de Venise de 1940[3].
Notes et références
↑(es)Óscar Esquivias, « El Alcázar de Toledo: héroes, traidores y rehenes », 20 minutos, (lire en ligne)
↑Pierre Philippe, Cinéma 61, août-septembre 1961, p. 66/67
↑Loïc Gautelier, Mireille Bazin, Les passagers du rêve, Paris, 2019