Le travail y était particulièrement éprouvant. Les principales sont la latomie des Capucins, la latomie de Santa Venera et la latomie du Paradis, près de laquelle se trouve la grotte dite « Oreille de Denys »[1].
Xénophane y découvre des fossiles de poissons, concluant à l'immersion ancienne de ces terres[1].
Les parois creusées au fil des années formaient de gigantesques prisons naturelles. C'est dans l'une d'elles, probablement dans la latomie des Capucins[1], qu'au Ve siècle av. J.-C. sont enfermés 7 000 Athéniens après l'échec de l'expédition de Sicile selon le témoignage de Thucydide[2]:
« Parqués dans une enceinte creuse et resserrée, ils furent d'abord exposés sans abri à l'ardeur suffocante du soleil ; puis survinrent les fraîches nuits d'automne, et cette transition détermina des maladies. N'ayant pour se mouvoir qu'un espace étroit, et les cadavres de ceux qui succombaient à leurs blessures, aux intempéries ou à quelque accident, gisant pêle-mêle, il en résulta une infection insupportable, qu'aggravèrent encore les souffrances du froid et de la faim ; car, durant huit mois, on ne donna à chaque prisonnier qu'une cotyle d'eau et deux cotyles de blé. Enfin, de tous les maux qu'on peut endurer dans une captivité pareille, aucun ne leur fut épargné. Pendant soixante-dix jours, ils vécurent ainsi tous ensemble; ensuite, ceux qui n'étaient ni Athéniens ni Grecs de Sicile ou d'Italie furent vendus[3]. »
Les Romains creusent à proximité un réservoir où aboutit un aqueduc[1].
Le terme de « latomie » est aujourd'hui synonyme de tortures et de souffrances.
Notes et références
↑ abc et dPierre Lévêque, « Syracuse : les monuments », La Sicile, Presses universitaires de France, « Nous partons pour », 1989, p. 219-242. [lire en ligne]
↑ a et bCatherine Grandjean (dir.), Gerbert S. Bouyssou, Véronique Chankowsky, Anne Jacquemin et William Pillot, La Grèce classique : D'Hérodote à Aristote, 510-336 avant notre ère, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , chap. 7 (« La guerre du Péloponnèse (431-404) »), p. 268-269.
↑Histoire de la guerre du Péloponèse de Thucydide, (traduction E-A Betant), Hachette, 1869.
Bibliographie
René Harot, Le goulag chez les Romains, L'histoire no 9, , p. 64-66.