La lagune Ébrié, parfois appelée lagune Ahizi, est une lagune à eau saumâtre située en Côte d’Ivoire autour de laquelle est construite notamment la capitale Abidjan. Sa surface est d’environ 560 km2, avec une largeur maximale de 7 km, une profondeur moyenne de 4,8 m, une profondeur maximale de 20 m[1] et une longueur de 130 km (en direction est-ouest).
Au XIXe siècle, l'économie de la lagune Ébrié est consacrée à la traite de l'huile de palme autour de laquelle s'organise une véritable division du travail. Sur les quatre groupes ethniques qui peuplent le pourtour de la lagune, deux sont ainsi spécialisés dans la production d'huile, le troisième fait l'intermédiaire entre les navires de commerce européens et les producteurs tandis que le dernier se consacre à la pêche pour vendre son poisson aux producteurs d'huile[5].
La création d'un port en eaux profondes et le percement du littoral furent les grands chantiers de l'époque coloniale[5]. Parallèlement, des canaux de jonction sont établis entre trois systèmes lagunaires soit, d'ouest en est : lagune de Grand-Lahou, lagune Ebrié et lagune Aby. Ces canaux permettent d'avoir une voie d'eau navigable de près de 280 km parallèle au cordon littoral. Il a fallu creuser deux canaux : d'abord le canal d'Assagny entre la lagune de Grand-Lahou et l'ouest d'Ébrié (1912-1918), puis le canal d'Assinie après la Seconde Guerre mondiale (entre la région de Grand-Bassam et la lagune d'Assinie, elle-même en communication avec la lagune Aby)[5].
Certaines parties de la lagune notamment au niveau des communes de Koumassi et Marcory sont en voie de disparition, car les habitants de ces communes remblayent la lagune avec les ordures ménagères pour construire des maisons insalubres[6].
↑ a et bJean-Jacques ALBARET et Jean-Marc ECOUTIN, Communication mer-lagune : impact d’une réouverture sur l’ichtyofaune de la lagune Ébrié (Côte d’Ivoire) (lire en ligne), p. 71
↑ ab et cEnvironnement et ressources aquatiques de Côte d'Ivoire : Les milieux lagunaires, t. 2, IRD Orstom, (ISBN978-2709911368, lire en ligne), « Repères historiques »