En 1883, deux anciens compagnons de guerre que tout semble opposer font équipe dans une campagne de chasse aux bisons. Charley, homme au tempérament cruel, sadique et raciste, s'oppose à Sandy, plus humain et sensible, qui tente sans cesse de calmer les instincts meurtriers de son associé. Tandis que le second prend de plus en plus conscience que tuer des animaux équivaut à conduire les Indiens à la famine, le premier massacre sans pitié une de leurs familles en gardant pour lui la seule survivante. Cette dernière, qui hait Charley, se rapproche de Sandy, qui lui témoigne attention et tendresse. Leurs divergences de vues (sur la chasse, sur le sort des Indiens) se cristallisent à la suite de l'apparition d'un bison blanc, animal sacré pour les Indiens, et dont la peau vaut beaucoup plus cher que celle des bisons ordinaires.
Enthousiasmée par l'alchimie entre Robert Taylor et Stewart Granger dans le film La Perle noire de Richard Thorpe, la MGM propose à Richard Brooks d'engager ces deux acteurs pour son film mais en inversant les rôles : Granger, le « méchant » du film de Thorpe jouera ici le héros, et Taylor, qui jouait le « gentil », deviendra le méchant du film[1].
Les bisons qu'on voit mourir dans le film meurent réellement. En effet, à l'époque du tournage, cette espèce protégée, voit ses troupeaux croître rapidement. Afin que les troupeaux ne soient pas trop importants, une cinquantaine de bêtes âgées sont abattues par des chasseurs qui achètent à l'État des licences pour cette chasse. Pour ce tournage, la MGM a acheté toutes les licences disponibles cette année-là[2]. Les corps des bêtes tuées sont emmenés chaque soir en camions frigorifiques puis replacés le matin sur les lieux du tournage dans leur position initiale afin de tourner les scènes dans ce « décor »[2]. Il finit par s'en dégager une odeur de putréfaction difficile à supporter pour l'équipe du film[2].
Analyse
Charlie et Sandy sont des personnages proches, « les deux faces, l'une négative, l'autre positive, d'un même homme : le chasseur[3] » La différence entre eux tient à ce que l'un tue pour survivre en ayant mauvaise conscience, tandis que l'autre y trouve une véritable « jouissance[3]. » Dans la nouvelle filmographie westernienne proindienne des années 1950, c'est un des rares films qui mettent radicalement en question la conquête de l'Ouest : le principe alors admis de la supériorité de la civilisation blanche sur les ethnies autochtones amérindiennes [4].
Voir aussi
Notes et références
↑Propos de Richard Brooks, interview dans le magazine Movies repris par Patrick Brion, p.112