Kevin Speed est une start-up ferroviaire française qui prévoit d'exploiter des TGV low-costs d'ici 2028. Les services envisagés relieraient Paris à Lille, Strasbourg et Lyon, avec des arrêts à toutes les gares TGV intermédiaires, toutes les heures du matin jusqu'à tard le soir[3]. Tout en étant structurée sous la forme d'une société par actions simplifiée (SAS), elle entend mettre en place un actionnariat salarié, les salariés détenant des actions de l'entreprise[4].
Histoire
En octobre 2022, Kevin Speed a annoncé son intention de demander 30 ans de droit d'accès aux voies auprès du gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire française SNCF Réseau, la durée de 30 ans des droits correspondant à la durée de vie du matériel roulant qu'ils envisagent d'acquérir. L'entreprise a estimé qu'elle paierait 1 milliard d'euros par an en frais d'accès aux voies. Elle a également annoncé les détails d'un protocole d'accord qu'elle a signé pour acquérir du matériel roulant pour ses services[5].
En février 2024, Kevin Speed a signé un accord avec SNCF Réseau pour des sillons horaires sur les LGV Sud-Est, Est, et Nord. Les tests devraient commencer en 2026, avant la mise en service commerciale en 2028[3].
Services
Kevin Speed a pour objectif d'offrir des services ferroviaires à grande vitesse à faible coût destinés aux navetteurs quotidiens voyageant vers et depuis les grandes villes françaises, avec des services destinés à desservir des destinations régionales intermédiaires de moindre importance[4]. Le service serait nommé ilisto, raccourci de illico presto[6].
Le service débuterait en décembre 2028, sur 3 lignes, avec un train toutes les heures entre 6h et minuit :
Pour proposer des prix bas, elle prévoit d'exploiter des services avec une forte densité de sièges et des trains plus courts, mais avec une fréquence plus élevée: provisoirement six allers-retours par jour, avec des rotations serrées aux gares terminales et chaque conducteur effectuant deux allers-retours. Il n’y aurait pas de réservation de sièges : les tarifs seraient réservés via une application et fluctueraient en fonction de la demande (principe du yield management)[5]. Les billets en heure creuse commenceraient à 3 € pour 100 km sur les lignes Paris-Lille et Paris-Strasbourg, et à 5 € les 100 km sur la ligne Paris-Lyon (dû à la plus forte demande de sillon sur cette ligne)[6]. Depuis 2023, SNCF Voyageurs facture en moyenne 16 € pour 100 km pour un billet TGV inOui 2e classe sur ces lignes[10].
Outre l'achat des tickets, l'application permettrait également aux passagers de communiquer entre eux pour faciliter des activités telles que le partage de voiture sur le dernier kilomètre[5].
La société estime que proposer des tarifs bas et un service de qualité lui permettra de générer des revenus qui lui permettront de financer du nouveau matériel roulant[4].
Matériel roulant
En mars 2024, l'entreprise annonce s'apprêter à acheter 20 nouvelles rames à grande vitesse à Alstom[3]. Dans le cadre du modèle économique de l'entreprise mentionné ci-dessus, les trains disposeraient de rangées de 5 sièges et seraient plus courts que les trains TGV existants exploités par la SNCF. L'entreprise a mentionné qu'elle avait exploré d'éventuelles options de design intérieur avec la société de design Neomind en septembre 2022[5].