Kevin, parfois Kévin en français, est un prénom masculin d'origine irlandaise, venant de la transcription en anglais du nom gaéliqueCaoimhín ou Coemgen« à rapprocher du gaulois canto, blanc, brillant »[1] (équivalant au prénom Gwen) et « geno, né »[1]. Ce prénom peut signifier aussi « bel engendré », « beau garçon » en vieil irlandais.
Ce prénom, presque inconnu en France avant les années 1980, est devenu le plus donné dans le pays entre 1989 et 1994[4] avec un pic à 14 087 naissances en 1991[5], surnommée depuis « l'année des Kévin »[6]. Sa popularité est souvent associée aux succès presque simultanés des films américains Danse avec les loups (1990) et de son acteur principal Kevin Costner, et de Maman, j'ai raté l'avion ! (1990) dont le héros se nomme Kevin McCallister[7].
Au Canada
Grandement populaire dans les années 1990. La popularité du prénom connait une chute drastique au Québec dans les années 2000. La video virale Bonne fête Kevin!, enregistrée en 2008, peut être perçue comme ayant eu un impact sur cette tendance.
En 2020, le documentaire Kevin est tourné pour tenter d'expliquer cette stigmatisation[8].
En 2024, le sociologue Etienne Guertin-Tardif révèle que moins de deux Kevin sur 1000 nés dans les années 1980 sont aujourd'hui médecins au Québec, alors que ce nombre s'élève à sept pour Vincent, à neuf pour Laurent, à dix pour Etienne, à douze pour Louis et à plus de quatorze pour Antoine. Le ratio de médecins prénommés Antoine est donc sept fois plus élevé que celui des Steve, des Dave, des Steven ou des Kevin. « Évidemment, note le sociologue, ce constat est lié à leur origine sociale et aucunement à leurs capacités intellectuelles[9]. »
Kevin comme nom de personne ou prénom
Kevin est un nom de famille notamment porté par :
Aristide Dohou Kevin (1975-), acteur, humoriste, homme de théâtre et chanteur ivoirien.
Dans la communauté Internet, un Kevin — ou parfois Jean-Kevin — désigne un internaute souvent adolescent« nuisible, acharné et immature »[10].
Pour le sociologue français Baptiste Coulmont « Il y a une lecture sociale des prénoms », et le prénom Kevin – comme d'autres prénoms populaires – « souffre lorsqu'il est confronté à la classe intellectuelle parisienne »[5].
Aujourd'hui, le prénom Kévin est retombé en désuétude au point de n'enregistrer qu'une petite centaine de naissances en 2020.
Le , jour de la Saint Kévin, le directeur artistique et animateur graphique Kevin Fafournoux lance une campagne de financement participatif afin de réaliser un documentaire pour casser les clichés et stéréotypes associés à ce prénom[11].
Kevin est le personnage principal du livre La Revanche de Kévin de Iegor Gran, livre qui parle du stéréotype sur les Kevin et de la difficulté de vivre avec en France[7]
Kevin est aussi un personnage des romans d'Anne Robillard, Les Chevaliers d'Émeraude. Chevalier de la deuxième génération, Kevin vient du Royaume de Zénor. Au fil des aventures, il est enlevé par le sorcier Asbeth, un homme-oiseau, qui l'empoisonne pour le transformer en insecte. De retour dans l'ordre des Chevaliers, il a beaucoup de difficulté à s'adapter à ses nouvelles facultés et à la perte de ses anciens pouvoirs.
Kevin le Barde est un personnage du roman de Zimmer Bradley Les Brumes d’Avalon
Dans les jeux vidéo :
Kevin Kaslana est un des antagonistes principaux du jeu Honkai Impact 3rd.
Dans les essais :
Kevin est le prénom vedette de l'essai Pourquoi les Kevin ne deviennent pas médecins du sociologue Etienne Guertin-Tardif.
Personnage de sketches humoristiques
L'humoriste français Élie Semoun interprète dans ses sketchs un équivalent féminin du Kevin : Kevina, ainsi que son homologue masculin Kévin, un personnage qui « fait pitié »[7]
L'humoriste belge francophone François Pirette interprète la maman du jeune Kévin, enfant gaffeur et manquant de jugeote.
↑ a et bChantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des prénoms, Paris, Larousse, , 675 p. (ISBN978-2-03-583728-8).
↑Philippe Besnard et Guy Desplanques, « Les catégories socioprofessionnelles à l'épreuve de la stratification temporelle des goûts », Revue française de sociologie, vol. 40, no 1 « Fluidité et hiérarchie. L'évolution de la stratification sociale en France. », , p. 97-109, article no 4 (lire en ligne).