Issu d'une famille de juifs de courprusso-brandebourgeoise, il est le fils d'Elias Daniel Itzig ( à Berlin - à Potsdam), propriétaire près de Potsdam et conseiller municipal de Potsdam, et de Marianne Leffmann (décédée le ), fille d'Abraham Leffmann. Il est également le petit-fils de Daniel Itzig. Le couple a huit enfants. Sa sœur Henriette Marianne Hitzig (1781 - 1845) se marie en 1811 à Potsdam avec Nathan Mendelssohn(de) (1781 - 1852), converti au luthéranisme en 1809), fils de Moses Mendelssohn et de Fromet Gugenheim.
Eduard Itzig est en 1792 l'un des fondateurs de la Société des Amis. Après des études de droit à l'université de Halle et d'Erlangen, il abjure en 1799 le judaïsme et se convertit au christianisme, changeant de nom. Hitzig, comme il s'appelle désormais, achève ses études de droit par un stage à Varsovie (auskultator) puis à la cour d'appel de Berlin (référendaire). À partir de 1804, assesseur (Regierungsassessor) à Varsovie, il perd son poste dans l'administration de la justice prussienne en 1807.
Il suit alors une formation de libraire et fonde à Berlin une maison d'édition qui publie notamment le Berliner Abendblätter d'Heinrich von Kleist en 1810-1811. En 1814, il reprend ses fonctions dans les services de la justice à la cour d'appel (Kammergericht) de Berlin puis, en 1815, au Conseil criminel (Kriminalrat) et, en 1827, comme directeur de la cour d'appel. En 1835, il est mis à la retraite.
En 1825, à l'occasion d'une révision des lois, il publie la Revue de juridiction criminelle dans les États prussiens à l'exclusion des provinces du Rhin (Zeitschrift für die Criminal-Rechts-Pflege in den Preußischen Staaten mit Ausschluß der Rheinprovinzen), afin d'en faire un forum où on pourrait débattre des besoins d'un nouveau code pénal, adapté aux circonstances nouvelles. Cette revue paraît jusqu'en 1836, et de nombreux juges, avocats, professeurs de droit ou médecins y débattent de droit pénal, souvent à partir de cas concrets, assassinats, infanticides, incendies volontaires, empoisonnements ou avortements[1].
Il s'implique également dans la vie littéraire de son temps – non seulement comme éditeur, mais aussi comme membre et cofondateur de sociétés littéraires, dont la Neue Mittwochsgesellschaft (la « Nouvelle Société du mercredi ») en 1824, et du fait de l'amitié qui le lie à de nombreux auteurs. Il est l'auteur de travaux biographiques sur Zacharias Werner, Adelbert von Chamisso et Ernst Theodor Amadeus Hoffmann. Il assure également l'édition des œuvres complètes de Chamisso en quatre volumes après sa mort, en 1836[2]. À partir de 1842, il s'associe avec Willibald Alexis et Anton Vollert pour éditer Der Neuen Pitaval, qui, dans le cadre des soixante volumes parus jusqu'en 1890, a publié 600 affaires criminelles.
Lebens-Abriss Friedrich Ludwig Zacharias Werners, Berlin, 1823.
Aus Hoffmanns Leben und Nachlass, Berlin, 1823, 2 vol.
Das Königl. Preußische Gesetz vom 11. Juni 1837 zum Schutz des Eigenthums an Werken der Wissenschaft und Kunst gegen Nachdruck und Nachbildung, Berlin, 1838.
Über belletristische Schriftstellerei als Lebensberuf. Ein Wort der Warnung für Jung und Alt, Berlin, 1838.
Leben und Briefe von Adelbert von Chamisso, Leipzig, 1839, 2 vol.
Anleitung zur Abfassung einer Relation aus Kriminalakten. Zum Besten der Justizoffizianten-Witwenkasse, Berlin, 1843.
Notes et références
↑François Ost, Lettres et lois: le droit au miroir de la littérature, Publications des Facultés St Louis, 2001, 400 pages, p. 113 (ISBN2802801430).
↑Dieter Albrecht, Karl Otmar Aretin, Europa im Umbruch 1750-1850, Oldenbourg Wissenschaftsverlag, 1995, p. 156-157, note 9.
Simon Apel: Julius Eduard Hitzig (1780-1849). In: Simon Apel, Louis Pahlow(de), Matthias Wießner (Hrsg.): Biographisches Handbuch des Geistigen Eigentums. Mohr Siebeck, Tübingen 2017, (ISBN978-3-161-54999-1), S. 140–142.
Nikolaus Dorsch, Julius Eduard Hitzig. Literarisches Patriarchat und bürgerliche Karriere. Eine dokumentarische Biographie zwischen Literatur, Buchhandel und Gericht der Jahre 1780–1815, dans Marburger Germanistische Studien, P. Lang, Francfort-sur-le-Main, 1994, 342 pages (ISBN363146441X).