Le Jubaland (en italien : Oltregiuba) est une région autonome de la Somalie, de 110 293 km2, et située au sud-ouest du pays, à la frontière avec le Kenya. Sa principale ville est Kismaayo, située dans la province de Jubbada Hoose.
En 1936, le Jubaland est incorporé à l'Afrique orientale italienne. En 1941, après la défaite des Italiens, le Jubaland reste dans la Somalie Italienne, mais est administré depuis le Kenya de 1941 à 1947. En 1947, avec les accords de Paris, le Jubaland rejoint la Somalie sous mandat italien à partir de 1950, dont il devient une province à son accession à l'indépendance en 1960.
Depuis l'indépendance de la Somalie
Le Jubaland se proclame indépendant en 1998, quelque temps après le Puntland, mais le , il passe sous le contrôle des troupes éthiopiennes alliées au gouvernement de transition de la Somalie.
Le Jubaland comprend les trois anciennes régions officielles de Somalie :
Après une bataille en qui a fait au moins 89 morts[2], la ville de Kismaayo est retombée sous la domination des Shebab, qui ont désarmé les milices locales[3]. Ils instaurent la Charia dans sa version la plus radicale, y compris pénale[4]. Ils y ont aussi détruit des sites religieux (chrétiens et soufis) [5],[6].
Depuis , l’armée kényane est en guerre dans cette région, pour protéger la partie nord de son territoire du terrorisme et notamment pour lutter contre l’enlèvement de touristes au Kenya par les Shebab somaliens.
Le , les forces de défense kényanes lancent une offensive qui chasse les Shebabs de Kismayo. Mi-, un nouveau président du Jubaland a été proclamé ce qui a provoqué des tensions avec le gouvernement installé à Mogadiscio. Ce dernier a toutefois accepté de le maintenir par intérim[7].
En 2024, cet État semi-autonome a réélu son président, selon un mode de scrutin que le pouvoir central somalien ne reconnaît pas. Un acte de sédition selon Mogadiscio, ce qui a entraîné une bataille entre les forces somaliennes et du Jubuland remporté par ce dernier le 11 décembre 2024 dans la ville de Ras Kamboni[9].
Géographie
Ce territoire, habité par 950 000 habitants (estimation de 2005)[1], principalement éleveurs de bétail et de chameaux, comprend l'ancien port de Kismaayo et un plus récent, Port Dundford sur une excellente baie[10].
Du temps de la colonisation Italienne, à partir de 1926, quelques colons italiens tentèrent d'implanter des bananeraies le long du fleuve Jubba. Cependant, la production de bananes était finalement modeste, et de plus, elles étaient plus chères que les cours mondiaux. (entre 35 % et 50 % plus chères).
Lors du mandat italien, de 1950 à 1960, des agronomes italiens tentent d'étendre les cultures, tout le long du fleuve Jubba, pour donner une source de revenus aux Somaliens. Avec l'indépendance, en 1960, l'Italie décida d'acheter des bananes de Somalie pour le marché Italien, pour aider son ancienne colonie dans son développement économique, mais les bananes de Somalie ne constituaient qu'une partie des bananes vendues en Italie. Entre 1950 et 1960, des agronomes Italiens vont lancer la culture du riz le long du fleuve Jubba, cultures plus pérennes, et à destination de l'alimentation locale. Des cultures de céréales, comme le sorgho ont aussi du succès, mais en de rares régions du Jubbaland. Avec la guerre civile, et la disparition de l'État somalien, à partir de 1990, les cultures sont progressivement abandonnées.[réf. nécessaire]
↑Fernand Maurette, La cession du Jubaland à l'Italie, Annales de géographie, (lire en ligne), p. 282-283.
Bibliographie
Buccianti (Giovanni), L’egemonia sull’Etiopia (1918-1923) - Lo scontro diplomatico tra Italia, Francia e Inghilterra, Milano, Giuffré, 1977, 403 p.
Cassanelli (Lee V.), « Social Construction of the Somali Frontier : Bantu Former Slave Communities in the Nineteeth Century », in Kopytoff (Igor), dir., The African Frontier : the Reproduction of Traditional African Society, 1987, p. 216-238
Cito de Bitetto (Carlo), Méditerranée, mer Rouge - Routes impériales, Paris, Grasset, 1937, 242 p.
Hess (Robert), Italian Colonialism in Somalia, Chicago, University of Chicago Press, 1966, 234 p.
Rossi (Gianluigi), L’Africa italiana verso l’indipendenza (1941-1949), Milano, Giuffrè, 1980, 626 p.