Après des années de service comme lansquenet qui lui permirent de découvrir le monde et d'apprendre à lire et à écrire, Joß Fritz a du mal à supporter l'ordre régnant et en particulier la misère paysanne. Il s'inscrit dans la tradition du Bundschuh, nom sous lequel on regroupe des révoltes de paysans et de citadins, à cause de la chaussure lacée qui leur servait de symbole par opposition aux bottes à éperons des nobles.
Joß Fritz participe à trois conjurations qui échouent toutes et coûtent la vie à de nombreux conjurés. Elles se déroulent dans les environs de Bruchsal en 1502, de Brisgau en 1513, et dans tout le Haut-Rhin en 1517[1].
Ces trois mouvements partagent de nombreuses revendications : fin du servage, fin de l'oppression et de l'autorité seigneuriale au nom d'une « justice divine » égalitaire, et, plus généralement, réduction de taxe. Ils connaissent également une fin similaire : les deux premières avortent par la trahison d'un (ou de) conjuré(s), et la dernière est découverte avant d'avoir pris de l'ampleur[1].
Joß Fritz s'en sort cependant à chaque fois et ses combats annoncent la Guerre des Paysans (Bauernkrieg), cet ensemble d'insurrections paysannes et urbaines qui agitèrent le Saint Empire de 1524 à 1526.