Selon le Talmud, après ses fiançailles à Martha[1] fille de Bœthos, celle-ci soudoie le roi pour que Josué soit promu à la charge de grand-prêtre. Il l'épouse ensuite avec l'assentiment des Sages, bien qu'elle soit veuve[2]. Dans ce récit, l'identification du roi à Alexandre Jannée est problématique, car il officiait lui-même en tant que grand-prêtre, et vécut 140 ans avant la fin du Temple, alors que Martha fille de Bœthos serait contemporaine de sa destruction (v. T.B.Guittin 56a). Selon l'historien Flavius Josèphe (Antiquités judaïques xx. 9, § 4), le roi serait Agrippa II, petit-fils d'Hérode le Grand et fils d'Agrippa Ier (mort en 44), dernier roi de Judée. Agrippa II est un prince aux mains des autorités romaines, nommé roi de territoires au nord de la Judée et qui exerce l'autorité sur le temple avec le droit de nommer les grands-prêtres[3].
Josué fait construire des tables en or pour les sorts utilisés le Jour du Grand Pardon[4]. Cependant, il gagne les éloges de la postérité pour l'attention qu'il porte à l'éducation des jeunes, faisant ouvrir des écoles dans toutes les villes pour les enfants dès six ans[5].
Josué est forcé de céder sa fonction à Mattathias ben Theophilos, un an plus tard[6]. Il demeure cependant l'un des chefs de Jérusalem et s'oppose en 68, avec l'ancien grand-prêtre Anan et d'autres personnages influents, à l'élection de Pinhas ben Chmouel au poste de grand-prêtre, sans succès[7]. Il avertit aussi le père de Flavius Josèphe d'un complot visant à déposer Josèphe du commandement militaire de la Galilée[8]. Josué tentera encore d'empêcher les Iduméens, belliqueux et fanatiques, d'entrer dans Jérusalem, alors la proie de toutes les dissensions. Ils s'en vengeront en l'exécutant, ainsi qu'Anan, comme traîtres à leur pays[9].
↑Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : des prêtres aux rabbins, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », p. 410
↑T.B.Baba Batra 21a : אמר רב יהודה אמר רב: ברם זכור אותו האיש לטוב ויהושע בן גמלא שמו, שאלמלא הוא נשתכחה תורה מישראל, שבתחילה מי שיש לו אב מלמדו תורה, מי שאין לו אב לא היה למד תורה... עד שבא יהושע בן גמלא ותיקן שיהו מושיבין מלמדי תינוקות בכל מדינה ומדינה ובכל עיר ועיר ומכניסין אותן כבן שש כבן שבע (Rav Yehouda a dit au nom de Rav : Cependant, ce même homme est remémoré en bien, et son nom est Yehoushoua ben Gamla, car sans lui, la Torah aurait été oubliée en Israël ; au début, celui qui avait un père, il [le père] lui enseignait la Torah, celui qui n'avait pas de père n'apprenait pas la Torah [...] jusqu'à ce que vienne Yehoshoua ben Gamla, qui édicta qu'on réinstitue des enseignants pour enfants dans tous les états et toutes les villes, et qu'on le fasse entrer [l'enfant] à six ou sept ans). Les Tossafistes pensent cependant, sur base de l'incohérence historique mentionnée en note 2, qu'il y eut deux personnages du même nom, et que contrairement à l'éducateur, le grand-prêtre, nommé par Alexandre Jannée, ne méritait que l'opprobre (Tossefot sur Baba Batra 21a; Tossefot Yeshanim sur Yevamot 61a) .