Après des études de philosophie à Osnabrück, Hanxleden se joint, à Augsbourg à un groupe de jésuites, Wilhelm Weber, Wilhelm Mayr (Mayer) et un médecin Kaspar Schillinger qui partent en voyage pour l’Inde. Durant le voyage, sans doute à Chypre, il est reçu dans la Compagnie de Jésus (). Il fait son noviciat durant le reste du voyage.
Ordonné prêtre en 1706 (probablement à Ampazhakkad), il enseigne la théologie et se met à l’étude du malayalam, langue du Kerala, et s’intéresse également au syriaque, langue liturgique des chrétiens orientaux du Kerala (dits « de Saint-Thomas »), car c’est parmi eux qu’il est envoyé. Jouissant d’une grande facilité pour les langues, il se met à l’étude du sanskrit, langue sacrée de l’hindouisme, et avec l’aide de deux brahmanes de Thrissur, parvient à le maîtriser.
De 1707 à 1711, il est secrétaire de João Ribeiro, archevêque de Cranganore[1], qui a résidence à Puthenchira, quelques kilomètres au sud de Ambazhakat. Avec ferveur et zèle, il cherche à réconcilier avec l’Église catholique les chrétiens de saint Thomas, qui avaient suivi l'évêque chaldéen Mar Gabriel, séparé de l’Église catholique.
Pendant onze mois (1711-1712,) Hanxleden est curé de la paroisse de Calicut, capitale du royaume de Zamorin (Kerala). Il retourne ensuite dans la région de Thrissur, où il fonde l'églisesyro-malabare (catholique) de Velur (église Saint-François-Xavier) dont il est vicaire de 1712 à 1729. La maison où il vécut est connue et préservée, depuis 1995, comme monument historique par le gouvernement régional. Hanxleden retourne ensuite au collège-séminaire de Ampazhakkad, où il enseigne aux séminaristes catholiques de tradition syro-malabars.
Johann Ernst Hanxleden est le premier Européen à maitriser la langue malayalam au point de pouvoir l’utiliser en prose comme en vers. Il composa des hymnes sur la passion du Christ qui restèrent populaires jusqu’à aujourd’hui dans les églises du Kerala. Il est le deuxième jésuite – le premier étant Heinrich Roth – à composer une grammaire sanskrite[2] ; elle est cependant plus complète que celle de Roth. Ses écrits n’ont pas été publiés sauf ses hymnes en malayalam et une vie de Christ en vers, Puthen pana, qui est un classique de la littérature poétique en malayalam.
N.B: Certaines oeuvres furent publiées sous le surnom qui lui fut donné: ‘Arnos Patiri’ (Pathiri). La plupart ne furent connues qu'après sa mort. À part les dictionnaires ‘malayalam-portugais’ et ‘sanskrit-portugais’ les œuvres connues de Hanxleden sont en malayalam.
Carlos Sommervogel (et al.) : article Hanxleden, Jean Ernest, dans Bibliothèque de la Compagnie de Jésus vol.4, pp.80-82.
J. Castes : Pioneers in European Sanskrit scholarship, in The Indian Review, vol.32 (1931), pp.278-278.
D. Ferroli: The Jesuits in Malabar, Bangalore, 1939-51.
Mathew Ulakamtara: Arnos Pathiri, Kerala history association, Cochin, 1982.
M. Mundadan, An Unknown Oriental Scholar: Ernest Hanxleden, dans Indian Church History Review, vol. 23 (1989), p. 39-63.
J.J. Pallath (ed.): Arnos Padiri: the first Malayalam poet scholar orientalist, Arnos Padiri publications, Calicut, 1994.
James Puliurumpil: Arnos Pathiri, a pioneer Indologist, Kottayam, 2015.
Abraham Adappur: Ernest turned Arnos: Ernst Hanxleden, linguist par excellence, Bengaluru, ATC Publications, 2015, 172pp.
Notes et références
↑L’Archidiocèse de Cranganore-Angamala créé en 1562 et sous le régime du ‘Padroado’, fut supprimé en 1835. Il est recréé en 1896 comme archidiocèse syro-malabar (oriental catholique) de Ernakulam-Angamaly
↑Le manuscrit de la grammaire sanskrite fut récemment découvert (2010), par l’indianiste belge Toon Van Hal dans un monastère sylvestrin près de Rome en Italie. Le texte de la Grammatica Grandonica a été publié en 2013.