Jean de Poitiers, né vers 1368 et mort vers 1452, est un prélat de l'extrême fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, issu de la famille de Poitiers, dite de Valentinois.
Biographie
Origines
Jean Gérard de Poitiers est né probablement vers 1368. Il est le fils de Charles de Poitiers[1] et de Simone de Méry[2],[3]. Charles de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, est le chef de la branche cadette de la famille, il revendique notamment les droits l'héritage de son neveu Louis II de Poitiers, comte de Valentinois[4].
Jean de Poitiers est bachelier ès lois[3]. Il possède en bénéfice la prévôté de Saint-Omer, dans le diocèse de Thérouanne[3]. Cette dernière lui vient de son frère Charles[3]. Les historiens le décrivent comme l'héritier des Poitiers dans le caractère. Ainsi Jules Chevalier dit de lui qu'il « était doué d'une vive intelligence, d'un caractère entreprenant et audacieux ; sa moralité était loin d'être à l'abri du soupçon, mais à défaut des vertus quifont les saints évêques. »[3]
Épiscopat
Jean de Poitiers est nommé par l'antipape Clément VII, évêque de Valence et de Die, par bulle du [3], et gouverne sous le nom de Jean IV[1]. Il est pourtant à peine âgé de vingt-deux ans [1] et toujours dans les ordres mineurs[3]. Il semble avoir été recommandé au pontife par son cousin, le comte de Valentinois, Louis II de Poitiers[3]. Il reste sur le siège cinquante-sept ans[3].
En 1396, les habitants de Valence obtiennent la protection du roi de France, Charles VI, et surtout de son représentant en Dauphiné, Jacques de Montmaur[6]. D'autres villes de la région suivent l'exemple de la cité épiscopale, le Diois quant à lui est épargné, pour un temps, par ce jeu politique[6]. Le nouvel antipape, Benoît XIII, s'empresse pour sa part, en 1403, d'apporter des garanties sur les biens de l'Église de Valence et de Die et son représentant[6].
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Archevêque de Vienne
En 1448, le dauphinLouis le fait transférer sur le siège de Vienne, où il prend le sous le nom de Jean IV[1],[7]. Son neveu Louis lui succède à Valence[1]. Il entre dans la cité épiscopale de Vienne le [7].
Après la mort de l'archevêque de Vienne, Geoffroy de Vassali en 1448, Louis XI s'empresse de mettre à sa place Jean de Poitiers, évêque de Valence et de Die, mais le pape Eugène IV étant décédé, Nicolas V, sans égard pour son bref, choisit Jean de Castre pour succéder à Vassali. Le dauphin, bien décidé à ne pas plier dans cette circonstance fait installer Jean de Poitiers.
L'archevêque fait dresser un projet de code municipal en cinquante-deux articles. En 1450, Jean de Poitiers doit céder à Louis la moitié de la juridiction temporelle dans Vienne et son comté[7]. Le dauphin se réserve le ressort supérieur et toutes les appellations à son vibailli. Il laisse aux chanoines de Saint-Maurice la juridiction des cloîtres, en se réservant également le ressort supérieur. Cette division de la justice ordinaire a été observée jusqu'en 1793.
↑ abcdefgh et iUlysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les évêques de Valence, Valence, Jules Céas et fils, , 16 p. (lire en ligne), p. 11-12
↑ abc et dUlysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les archevêques de Vienne : d'après des documents paléographiques inédits, Vienne, , 18 p. (lire en ligne), p. 15.
Voir aussi
Bibliographie
Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand séminaire de Romans), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne)..
Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die, t. 3 : Tome second, Depuis l'année 1277 jusqu'en l'année 1508, Valence, Impr. de J. Céas et fils, (lire en ligne).
Fabien Roucole, Prélats et hommes de guerre dans la France du XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l'histoire », , 307 p. (ISBN979-10-320-0255-1, présentation en ligne, lire en ligne)..