Jean Geoffroy Fritz, né le 31 décembre 1768 à Strasbourg et mort le 14 septembre 1823 dans la même ville, est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIIe et au début du XIXe siècle[1].
Sa formation semble avoir été assez courte : il commence son apprentissage dans l’atelier de l’orfèvre Jean Philippe Kraemer II[2] en 1781 et l’achève dès 1785. Sa période de compagnonnage est également brève puisqu'en 1789 il succède à son père[3], réalisant une chapelle qui revient par la suite à l’archevêque de Toulouse (futur cardinal), Anne-Antoine de Clermont-Tonnerre[1].
En 1798, il insculpe son poinçon en forme de losange qu'il utilise le plus souvent tel quel, parfois à côté de son poinçon rectangulaire. En Alsace quelques pièces religieuses portent ce poinçon, tant chez les protestants que chez les catholiques[1].
Œuvre
Plusieurs pièces de la fin du XVIIIe siècle appartenaient à la première chapelle épiscopale du cardinal de Clermont-Tonnerre et se trouvent aux Hospices de Beaune. Depuis le 15 septembre 2014, elles font l'objet d'une protection par les Monuments historiques (inscrits au titre objets[4]).
Il s'agit notamment d'un bougeoir pontifical[5], d'un calice et de sa patène[6], de deux burettes sur leur plateau[7], d'une clochette[8], d'une boîte à hosties[9].
Le musée des arts décoratifs de Strasbourg détient notamment un calice en argent doré (1798-1809), deux aiguières de Sainte-Cène en argent doré (1798-1809), une aiguière de baptême en argent et bois noirci (1809) et son bassin en argent (1809-1819), en collaboration avec Frédéric Schuler.
Un calice, exécuté entre 1819 et 1823, se trouve à l'église paroissiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Burnhaupt-le-Bas[1].
L'atelier de Jean Geoffroy Fritz se distingue particulièrement dans le domaine de la vaisselle, remarquée lors de ventes aux enchères prestigieuses[12] : un ensemble de couverts à dessert est vendu à Paris, à l'hôtel Drouot, en 1976 ; un service de couverts à entremets est vendu à Genève par Christie's en 1997 ; une pelle à tarte est adjugée à Drouot en 2003[1].
↑Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN9782711800742, lire en ligne), p. 113
↑« Première chapelle épiscopale du cardinal de Clermont-Tonnerre », base Palissy [1]
↑« Bougeoir pontifical (bougeoir d'évêque), de monseigneur de Clermont-Tonnerre, numéro d'inventaire : 87 GHD 837 », base Palissy[2]
↑« Calice, patène, de monseigneur de Clermont-Tonnerre, numéro d'inventaire : 87 GHD 837 », base Palissy [3]
↑« Burettes, plateau à burettes, de monseigneur de Clermont-Tonnerre, numéro d'inventaire : 87 GHD 837 », base Palissy [4]
↑« Clochette, de monseigneur de Clermont-Tonnerre, numéro d'inventaire : 87 GHD 837 », base Palissy [5]
↑« Boîte à hosties, de monseigneur de Clermont-Tonnerre, numéro d'inventaire : 87 GHD 837 », base Palissy [6]
↑Françoise Deflassieux, L’argus de l’argenterie, Balland, 1976, p. 56 ; Françoise Deflassieux, L’argus des ventes aux enchères Valentine’s, argenterie, Neuilly, [1999], p. 469
Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN9782711800742, lire en ligne)
Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN978-2901833802)