Fils de Pierre Marie Poulain, sieur de Corbion, alloué, juge civil et criminel du duché de Quintin et sénéchal d'Avaugour, et de Jeanne-Suzanne d'Argaray, Jean-François-Pierre Poulain de Corbion se fait recevoir avocat au parlement de Bretagne, et vient se fixer à Saint-Brieuc. En 1766, il épouse Mathurine Catherine Jeanne Chouesmel de La Salle. Il est élu maire de cette ville le [1]. Gestionnaire consciencieux, la cité se transforme quelque peu sous son administration : élévation des premiers quais au port du Légué, pavage des rues, aménagement de l'allée des Promenades. Il fonde une chambre littéraire acquise aux idées des Lumières. Il se montre favorable aux idées nouvelles, publie une brochure : La poule au pot (1788), en faveur des paysans, « classe respectable qui est la nourrice des autres classes de citoyens », écrit au ministre Necker en ce sens. Principal rédacteur des cahiers de doléance, il est élu, le , député du tiers de la sénéchaussée de Saint-Brieuc aux États généraux, avec Julien-François Palasne de Champeaux.
Après la séparation de l'Assemblée nationale constituante (), il est réélu maire de Saint-Brieuc (). Il refuse ces fonctions, devient membre du directoire du département, puis, en 1792, juge au tribunal de commerce. Il se tient à l'écart sous la Terreur, est nommé après thermidor, par les représentants en mission, procureur de la commune de « Port-Brieuc » (11 prairial an III), fonctions qu'il remplit à partir du 9 brumaire an VI sous le titre de commissaire du Directoire exécutif près la municipalité.
Lors du combat de Saint-Brieuc, acculé par les Chouans sur un mur de la cathédrale et sommé de clamer « vive le Roy », il s'écrie « vive la République », avant d'être exécuté par les Chouans. Une plaque commémorative est apposée sur le mur de la cathédrale Saint-Étienne en [3],[4].
Le Monument à Jean-François-Pierre Poulain de Corbion, statue en bronze due au sculpteur Pierre-Marie-François Ogé, érigée en 1889 devant la mairie de Saint-Brieuc à la mémoire de cette action, fut envoyée à la fonte en 1942 dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux.
Charles-François de Bonnay, « Liste des nouveaux membres du comité des recherches et du comité des rapports, lors de la séance du 26 avril 1790 », dans Jérôme Mavidal (dir.), Émile Laurent (dir.), Archives Parlementaires de 1787 à 1860, t. XV : Du 21 avril au 30 mai 1790, Paris, Librairie Administrative P. Dupont, (lire en ligne), p. 295.
Jean Kergrist, Qui a tué Poulain-Corbion ? Chouans et Républicains en Bretagne, Éditions Montagnes Noires, , 192 p.