Jan Tomasz Gross (né le à Varsovie) est un historien, sociologue polonais et américain, professeur émérite à l'université de Princeton. Il est spécialiste des questions liées à la Seconde Guerre mondiale, à la Shoah et aux relations judéo-polonaises.
Biographie
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Jan Tomasz Gross est le fils de Hanna Szumańska, une Polonaise catholique membre de la résistance polonaise (Armia Krajowa) et de Zygmunt Gross, un Juif polonais membre du parti socialiste polonais que celle-ci avait aidé à survivre durant la guerre[1].
Étudiant en physique à l'université de Varsovie, il prend une part active au mouvent estudiantin de mars 1968 parmi les Komandosi et est emprisonné pendant cinq mois avant de quitter la Pologne avec sa famille après la campagne antisémite déclenchée durant cette période[2].
En 1975, il obtient un doctorat en sociologie de l'université Yale. Par la suite, il enseigne à Yale, New York University, et à Paris. Il est actuellement professeur au département d'histoire de l'université de Princeton.
Son épouse Irena Grudzińska-Gross (née en 1946) est historienne de la littérature, historienne des idées, essayiste et journaliste. Leur fille Magdalena H. Gross est l'auteur du livre Picking and Choosing: Preening the Polish Past[3],[4]
Distinctions et récompenses
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Son ouvrage La Peur : l'antisémitisme en Pologne après Auschwitz (2006) traite de l'antisémitisme et de la violence contre les Juifs dans l'après-guerre en Pologne (notamment du pogrom de Kielce). Sa version polonaise, publiée en 2008, relance le débat sur l'antisémitisme en Pologne. Le livre est salué par certains historiens polonais et critiqué par d'autres, qui ne nient pas les faits présentés par Jan Gross dans son livre, mais en contestent l'interprétation. Marek Edelman, un des chefs de l'insurrection du ghetto de Varsovie déclare dans une interview à Gazeta Wyborcza que « la violence contre les Juifs d'après-guerre en Pologne a été la plupart du temps non de l'antisémitisme, mais pur banditisme ».
Le livre de Jan Gross, publié en Pologne en mars 2011 sous le titre Złote żniwa (Les Moissons en or), traite du processus d’« aryanisation sauvage » en Pologne et décrit comment des Polonais catholiques dénonçaient des Juifs à l'occupant nazi avant de s'approprier leurs biens[6].
En 2015, lorsque Jan T. Gross a affirmé dans un article du quotidien allemand Die Welt que « pendant la guerre, les Polonais ont tué plus de Juifs qu’ils n’ont tué d’Allemands »[11], cette déclaration, « incontestablement exacte » pour l'historien Jan Grabowski, a déclenché la fureur du gouvernement polonais alors en place et donné lieu à une longue enquête, finalement abandonnée[12].
Jan Tomasz Gross, Polish Society Under German Occupation : Generalgouvernement, 1939–1944, Princeton, NJ, Princeton University Press,
Irena Grudzińska-Gross et Jan Tomasz Gross, War through Children's Eyes : The Soviet Occupation of Poland and the Deportations, 1939–1941, Stanford, CA, Hoover Institution Press,
Jan Tomasz Gross et Irena Grudzińska-Gross, W czterdziestym nas matko na Sybir zesłali ..., Londres, Aneks,
Jan Tomasz Gross, Upiorna dekada, 1939–1948. Trzy eseje o stereotypach na temat Żydów, Polaków, Niemców i komunistów, Kraków, Universitas,
Jan Tomasz Gross, Studium zniewolenia, Kraków, Universitas,
Jan Tomasz Gross (dir.), The Politics of Retribution in Europe : World War II and Its Aftermath, Princeton, NJ, Princeton University Press,
Jan Tomasz Gross, Revolution from Abroad. The Soviet Conquest of Poland's Western Ukraine and Western Belorussia, Princeton, Princeton University Press, (ISBN0-691-09603-1)
(pl) Jan Tomasz Gross, Wokół Sąsiadów. Polemiki i wyjaśnienia, Sejny, Pogranicze, , 132 p. (ISBN83-86872-48-9)
↑Jan T. Gross, « Die Osteuropäer haben kein Schamgefühl », Welt Online, (lire en ligne, consulté le )
↑Ewa Tartakowsky, « Quand Wikipédia déforme l’histoire de la Shoah. Entretien avec Shira Klein et Jan Grabowski », K. Les Juifs, l'Europe, le XXIe siècle / Revue européenne, (lire en ligne)
↑(en) « Cafebabel.fr », sur cafebabel.fr (consulté le ).
↑Véronique Soulé, « «Une véritable affaire Dreyfus qui divise la société» », Libération, (lire en ligne, consulté le ).