Jacques Raveneau est un maître écrivain juré français, spécialiste des vérifications judiciaires, mort vers 1683.
Biographie
Il est le fils de Jean Raveneau, avocat au Parlement, lui-même auteur d'un livre de droit ecclésiastique intitulé : De quartis et portionibus ecclesiasticis.
Il a été reçu en 1634 dans la Communauté des maîtres écrivains jurés ; il figure en 1664 et 1667 dans la liste des membres de la Communauté des maîtres écrivains devant élire un nouveau syndic[1].
Il a publié en 1647 son Art d'escriture, ouvrage très estimé, et inspiré, d'après Mediavilla, des travaux de Jean Alais de Beaulieu. Il a aussi écrit un des premiers traités d'expertise en écritures. Mais il se laissa corrompre dans une affaire de faux, fut rayé du tableau des experts et condamné à la détention perpétuelle. Comme dit Paillasson, il mourut dans les fers, et son Traité des inscriptions fut interdit en 1682.
Raveneau est cité dans plusieurs factums : en 1657 dans une affaire qui l'oppose à Jean Petré, en 1670 contre les anciens syndics de la Communauté, entre 1678 et 1683 pour les affaires de faux en écritures qui le firent condamner[2]. Il eut deux fils Jérôme et François, maîtres écrivains tous deux mais qui n'ont rien publié[3].
Œuvres gravées
L'Art d'escriture de finance et italienne bastarde à la française, comme on la pratique à présent. Reveu, corrigé et augmenté par l'autheur. Paris : l'auteur, 1647. 2° obl., 31 pl. Une planche est signée par Robert Cordier (Chicago NL).
Traité des inscriptions en faux et reconnaissances d'écritures et de signatures par comparaison et autrement... Paris : l'auteur, 1665. 12°, 215 p. Dédié à M. de Lamoignon, Premier Président au Parlement de Paris. (Paris BNF).
Idem. Paris : Thomas Jolly, 1666. (Paris BNF : 3 ex., MÜnchen BSB). Numérisé sur Google Books.
L'ouvrage fut saisi, pouvant donner des idées aux faussaires, mais d'autres éditions parurent à l'étranger. Par exemple : A Luxembourg, sur la copie imprimée à Paris, 1673. 12°, [24]-315 p.
Notes
↑Paris ANF : M 1039 n° 21 et 22, cités d'après Métayer 2000 p. 404.
↑Ils sont néanmoins bien identifiés dans Métayer 2000 p. 404. Un F. Gabriel Raveneau, maître écrivain, signe en 1711 un Collectarium ad usum prioris hujus ecclesiae de Sainte-Geneviève de Paris (Paris SG : Ms. 121). Le même écrit en 1709 un Graduel de Sainte-Geneviève (Paris SG : Ms. 4174).
Claude Mediavilla. Histoire de la calligraphie française. Paris : 2006. (p. 238-239).
Christine Métayer. "Au tombeau des secrets" : les écrivains publics du Paris populaire, Cimetière des Saints-Innocents, XVIe – XVIIIe siècles. Paris : Albin Michel, 2000.
Anne Sauvy. Livres saisis à Paris entre 1678 et 1701. D'après une étude préliminaire de Motoko Ninomiya. La Haye : Nijhoof, 1972. (N° 19 et 463).