Jacques-Marie Boudin de Tromelin, dit "le chevalier de Tromelin", (31 mai1751- ) seigneur de Lanuguy, est un officier de la Marine royale de France, qui sert principalement dans l'océan Indien.
Son nom est attaché à l'île Tromelin, précédemment connue comme « l'Isle de Sable », où le , commandant la corvettela Dauphine, il secourt les derniers survivants malgaches de l'Utile qui y avait fait naufrage quinze ans auparavant[1].
Son père, Jacques Guillaume Boudin, épouse Marie Françoise Jacquette Le Diouguel de Penanru, dame de Tromelin, le manoir de Tromelin se trouvant dans la paroisse de Plougasnou, près de l'anse de Diben[2].
De cette union naissent quinze enfants. Jacques Marie a notamment pour frères ainés Bernard Marie (1735-1815) et Maurice Jean Marie[3] (1740-1825), tous deux devenus officiers de marine. Un autre frère, Nicolas[4], a pour fils un général d'Empire, Jacques Boudin de Tromelin (1770-1842) et pour petit-fils un parlementaire français, Guillaume Boudin de Tromelin (1798-1875)[1].
Jacques Marie épouse à Saint-Denis, le , Marie Charlotte Julie Martin, issue d'une famille créole fortunée de l'île Bourbon. Ils ont cinq enfants. L'un des garçons, qui porte le même nom que son père, fait également carrière dans la marine.
L'attribution récurrente des mêmes prénoms, la multiplication des carrières d'officiers de marine et l'usage répété du titre de "chevalier de Tromelin" a eu pour effet d'engendrer une certaine confusion entre les différents membres de la famille et de fréquentes erreurs dans les notices biographiques.
Carrière
À l'âge de seize ans, en 1767, Jacques Marie Boudin de Tromelin embarque pour une première grande navigation qui l'emmène à Saint-Domingue. Il en revient un an plus tard.
En septembre 1772, à vingt-et-un ans, il quitte le port de Lorient pour l'océan Indien à bord du Lézard, commandé par son frère Maurice Jean Marie. Après avoir été promu enseigne de vaisseau, il passe, en tant que premier lieutenant sur la corvette, la Dauphine, qui se joint en octobre 1773, au départ de Port-Louis, à la deuxième expédition australe de Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec. Les navires abordent les îles Kerguelen par le nord en décembre.
Toponymie
Le nom de l'île Tromelin (15° 53′ 31″ S, 54° 31′ 23″ E) apparaît sur les cartes anglaises à partir de 1825. Le cartographe et explorateur britannique William Owen (1774-1857) est probablement à l'origine de ce choix. On ne sait pas en revanche si cette dénomination honore Jacques Marie, le sauveteur des naufragés ou son frère Bernard Marie, administrateur du port de Port-Louis, ou les deux à la fois. Ce toponyme n'apparait cependant sur les cartes françaises qu'à partir de 1875[5]. L'île inclut une piste aérienne du même nom[6].
↑ a et bMax Guérout, Tromelin : Mémoire d'une île, Paris, CNRS Éditions, , 278 p. (ISBN9782271086662, lire en ligne), « Annexe 2. Biographie de Jacques Marie Boudin de Tromelin, seigneur de Lanuguy », p. 245-261
↑Max Guérout, Tromelin : Mémoire d'une île, Paris, CNRS Éditions, , 278 p. (ISBN9782271086662, lire en ligne), « XIII. Qui a donné le nom de Tromelin à l’île de Sable ? », p. 91-95
↑« ÎLE DE TROMELIN », sur HAGASSYTE & les TAAF EN AVION (consulté le )