Ce sont de petits bambous aux feuilles vert foncé, assez grandes, aux tiges (chaumes) dressées pouvant atteindre 100 cm de long, avec un port retombant et formant naturellement une boule. L'inflorescence est une panicule ou un groupe de racèmes.
C'est une plante comestible[réf. nécessaire].
Description
Indocalamus latifolius est un bambouvivace, cespiteux, aux rhizomes allongés (leptomorphes) et aux tiges ligneuses dressées, aux entre-nœuds térètes, pouvant atteindre 100 cm de long et 5 mm de diamètre.
On compte de 2 à 3 feuilles caulinaires par ramification, avec une gaine glabre ou pileuse.
Les feuilles présentent une ligule formée d'une membrane ciliée de 1,5 à 4 mm de long, et un pseudo-pétiole de 0,3 à 0,8 mm de long formé par un rétrécissement du limbe, à la jonction avec la gaine.
Le limbe foliaire, cunéé à la base ou largement arrondi, glabre ou pubescent en surface, poilu sur la face abaxiale, de forme lancéolée ou oblongue, atténuée à l'apex, est long de 10 à 30 cm et large de 15 à 47 mm. Il présente une nervation composée de 12 à 24 nervures secondaires, avec de nervures transversales distinctes[2].
L'inflorescence est une panicule ouverte, elliptique, de 6 à 12 cm de long, avec un axe pubescent, sans bractées ou avec de bractées seulement aux ramifications les plus basses. La panicule est sous-tendue à la base par une feuille. Ses ramifications primaires sont opprimées. Elle est composée de racèmes comprenant 4 à 5 épillets fertiles[2].
Les épillets fertiles, linéaires, de 25 à 40 mm de long sont de forme supérette (quasi cylindrique. Ils comprennent de 5 à 9 fleurons fertiles, avec des fleurons réduits vers l'apex. Ils sont pédicellés et sont caducs à maturité, se désarticulant sous chaque fleuron fertile.
Ils sont sous-tendus par deux glumes persistantes, lancéolées, non carénées, de consistance cartacée, plus courtes que l'épillet et semblables entre elles.
La glume inférieure, longue de 5 à 7 mm, présente de 5 à 7 nervures latérales.
La glume supérieure, longue de 8 à 10 mm, présente de 7 à 9 nervures.
Les fleurons fertiles sont sous-tendus par deux glumellules : un lemme ovale de 13 à 15 mm de long, de consistance cartacée et présentant de 11 à 13 nervures, et une paléole de 5 à 7 mm de long, cartacée, ciliée à l'apex.
Les fleurons apicaux, stériles, ressemblent aux fleurons fertiles, mais sont moins développés.
Les fleurons fertiles comptent 3 lodicules de 1 mm de long, 3 anthères pourpres de 4 à 5 mm de long et 2 stigmates.
Le fruit est un caryopse au péricarpe adhérent[2].
Propriétés
Une étude chinoise de 2015 a permis d'isoler divers composés chimiques des feuilles d’Indocalamus latifolius (qui servent notamment à emballer les zongzis. Il s'agit
d'une part de quatre composés nouveaux : latifoliusine A, (7S,8R) syringylglycérol-8-O-4′-sinapyl éther 4-O-β-d-glucopyranoside, (7S,8S) syringylglycérol-8-O-4′-sinapyl éther 7-O-β-d-glucopyranoside et (7R,8S) syringylglycerol-8-O-4′-sinapyl éther 7-O-β-d-glucopyranoside,
et d'autre part de six composés déjà connus : L-phénylalanine, dihydroxyméthylbis(3,5-diméthoxy-4-hydroxyphényl) tétrahydrofurane-9-O-β-D-glucopyranoside, rel-(7R,8S,7′S,8′R)-4,9,4′,9′-tétrahydroxy-3,3′-diméthoxy-7,7′-époxylignane 9-O-β-D-glucopyranoside, apigénine 6-C-α-L-arabinopyranosyl-8-C-β-D-glucopyranoside, apigénine 7-O,8-C-di-glucopyranoside et (7S,8S) syringylglycérol-8-O-4′-sinapyl éther 9′-O-β-D-glucopyranoside[3].
Les chaumes d’Indocalamus latifolius sont utilisés pour fabriquer des objets d'artisanat, comme des porte-pinceaux à écrire, et les feuilles géantes servent à envelopper des préparations alimentaires à base de riz[7], en particulier les zongzis[3], ainsi qu'à la confection de chapeaux ou de couvercles de bateaux à l'épreuve de la pluie[8].
Ce bambou est par ailleurs cultivé comme plante ornementale, notamment en Europe et en Amérique du Nord, de préférence en situation ombragée. Des cultivars ont été sélectionnés dans ce but, par exemple 'Solidus'[9]. C'est un bambou relativement rustique pouvant supporter des températures négatives jusqu'à -15 °C[4].
↑ ab et c(en) W.D. Clayton, M. Vorontsova, K.T. Harman & H. Williamson, « Indocalamus latifolius », sur GrassBase - The Online World Grass Flora (consulté le ).
↑ ab et c(en) Jia Sun, Hang Xun, Jin Yu, Feng Tang, Yong-De Yue et Xue-Feng Guo, « Chemical Constituents and Antibacterial Properties of Indocalamus latifolius McClure Leaves, the Packaging Material for “Zongzi” », Molecules, vol. 20, no 9, , p. 15686-15700 (DOI10.3390/molecules200915686, lire en ligne).
↑ a et b(en) D. Ohrnberger, The Bamboos of the World : Annotated Nomenclature and Literature of the Species and the Higher and Lower Taxa, Elsevier, , 596 p. (ISBN978-0-08-054238-6, lire en ligne), p. 47.
↑(en) Umberto Quattrocchi, CRC World Dictionary of Grasses : Common Names, Scientific Names, Eponyms, Synonyms, and Etymology - 3 Volume Set, CRC Press, , 2408 p. (ISBN978-1-4200-0322-2, lire en ligne), p. 1111.
↑(en) Zhaohua Li, Diversity and Ecology of Mountain Bamboos in the Shennongjia National Reserve of Central China. Implications for Resource Management and Biodiversity, Cuvillier Verlag, (ISBN978-3-89873-727-2, lire en ligne [PDF]).