Il n'existe aucune certitude sur l'existence d'une construction sur le site avant le XIIIe siècle. Seuls quelques rares indices pourraient cependant évoquer une présence : il existe une colonne centrale dans la Chapelle Sainte-Anne du fort Saint-Ange qui est de granit rose d'origine égyptienne, probablement amenée durant l'Antiquité romaine[1]. Il est aussi fait mention dans un texte romain d'un temple dédié à Junon/Astarté dans le Grand Harbour (mais sans localisation précise)[1] ainsi que la mention dans un texte arabe d'une hisn (forteresse) démantelée lors de l'invasion arabe de 870 mais sans précision sur sa localisation[2].
Ce hisn pourrait être le Castrum maris (le château de la mer), ancêtre du fort Saint-Ange, et dont il existe une première mention certaine datant des années 1240. Un acte de notaire de 1274 fait un inventaire complet du château, 2 chapelles y sont inventoriées, les chapelles Sainte Anne et Saint Ange. En 1276, 50 soldats sont ajoutés à la garnison précédente de 100 soldats provençaux. Le château a aussi à sa disposition une petite galère (appelée sagittia) de 60 rameurs[2].
Toponymie
Birgu vient du Borgo qui veut dite bourg. C'était le bourg, le deuxième village en importance de Malte après L-Imdina la capitale de l'intérieur des terres. Borgo devait son importance au fait que c'était le port de l'île.
Paroisse
La paroisse est certainement l'une des plus anciennes de l'île du temps où le château servait de résidence seigneuriale et de centre du pouvoir, tant pendant la période angevine que la période aragonaise qui suit.
La ville fut installée sur le Grand Port de Malte, autour du fort Saint-Ange, et devint la principale base maritime de l'île. Lorsque les Chevaliers hospitaliers arrivèrent en 1530, ils firent de Birgu la capitale de Malte : l'ancienne capitale, Mdina, se trouvait en effet à l'intérieur des terres et ne convenait pas aux exigences de la guerre navale.
Après le siège de Malte de 1565, le grand maître Jean de Valette estima que la péninsule de Xiberras, faisant face à Birgu, était moins exposé aux attaques. Il fut donc décidé d'y édifier une nouvelle capitale, baptisée La Valette. C'est également après ce siège que les Hospitaliers surnommèrent Birgu, la Città Vittoriosa, ou « Cité victorieuse. »
La ville a beaucoup souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. La présence d'une base navale britannique au Fort Sant Angelo, faisait de la ville une cible de choix pour l'aviation italienne puis allemande. Un grand nombre d'habitants ont quitté la ville pour se réfugier dans d'autres régions de l'île moins exposées aux bombardements. Après la guerre, la partie la plus aisée de cette population n'est pas revenue à Birgu qui avait été fortement endommagée, et la ville a connu durant plusieurs décennies un déclassement social. La situation s'est inversée depuis la fin du siècle dernier.
En 1993 est paru un livre illustré en deux volumes intitulé Birgu: A Maltese maritime city.[3] Certains[4] datent de cette publication le début du phénomène de gentrification que connaît actuellement la ville. Depuis plusieurs années de nombreux étrangers acquièrent des propriétés à Birgu et les prix de l'immobilier local s'envolent.
Un vaste projet, financé par l'UE, de rénovation du front de mer de la baie de Kalkara est en voie de réalisation : le Birgu Waterfront Project qui fait partie du Grand Harbour Regeneration Project. Des travaux initiés en 2021 concernent la partie Nord-Est de Birgu. Il est prévu à terme, l'aménagement d'un parcours permettant aux promeneurs de se rendre de la pointe de Kalkara (Villa Bighi) jusqu'à la pointe d'Isla-Senglea (Gardjola Gardens). Le projet prévoit aussi la création d'un Parc des Senteurs dans une partie des fortifications de Birgu et l'aménagement d'un ancien tunnel qui reliera le front de mer au centre de la cité.
La présence de nombreux restaurants, d'une marina et d'une zone aménagée pour la baignade font désormais de Birgu un lieu incontournable du tourisme international. Birgu s'est portée candidate au titre de Capitale Européenne de la Culture 2031.
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La principale activité de la ville est liée au tourisme : musées, marina, restaurants, chambres d'hôtes, organisations d'événements locaux (fêtes religieuses, Festival des Chandelles en octobre), événements internationaux au Fort Sant Angelo (réunion des chefs d'État du Commonwealth en 2015), etc...
Un des plus importants marchés locaux de l'île a lieu le mardi matin à l'entrée de la ville (Triq Il-Ġublew Tal-Fidda, Bormla) et un marché aux puces le dimanche matin (Fuq Il-Fortini).
Il est à noter que les importantes fortifications qui ceinturent la ville et dont une partie n'est accessible qu'à certaines périodes festives de l'année, offrent un potentiel de développement encore largement inexploité.
↑ a et bDalli, Charles Malta, The Medieval Millennium, Malte, Midsea Books ltd, coll. « Malta's Living Heritage », 2006 (ISBN99932-7-103-9)
↑(en) Lino Bugeja, Mario Buhagiar, Stanley Fiorini, Birgu : a Maltese maritime city, Msida, Malta, Malta University Services,
↑(en) Falzon, Mark Anthony, So close, and yet so far : divergent experiences of gentrification in two neighbouring fortified cities in Malta, University of Malta, (lire en ligne)
Sources
(mt) Alfie Guillaumier, Bliet u Rħula Maltin (Villes et villages maltais), Klabb Kotba Maltin, Malte, 2005.
(en) Charles Dalli, Malta, The Medieval Millennium, Malte, Midsea Books ltd, coll. « Malta's Living Heritage », 2006 (ISBN99932-7-103-9)
(en) Juliet Rix, Malta and Gozo, Brad Travel Guide, Angleterre, 2013.
Alain Blondy, Malte, Guides Arthaud, coll. Grands voyages, Paris, 1997.