Par Ida du Chasteler, les armoiries imaginaires du comte de Mortsauf, dessin un peu mièvre au style troubadour, qui témoigne sans doute de la vision idéalisée qu'avait Balzac de la noblesse.
Petite-fille de François-Gabriel-Joseph marquis du Chasteler, nièce du marquis Jean-Gabriel-Joseph-Albert du Chasteler[1], fille de Gérard-Armould-Frédéric-Gabriel du Chasteler (né à Amsterdam en 1770)[2] et de Joséphine Hubesch, elle était l'épouse du comte Julien Visart de Bocarmé (1787-1851) qui mena une vie aventureuse comme inspecteur général des domaines dans les Indes néerlandaises puis, après 1830, comme trappeur en Arkansas.
Elle est la mère du comte Hippolyte Visart de Bocarmé, né en mer et déclaré à l'arrivée sur l'île de Java en 1818 et mort guillotiné sur la Grand-Place de Mons en 1851, pour l'assassinat de son beau-frère.
Œuvre
Elle dessina et peignit dans un « style troubadour » les blasons décrits dans l'œuvre du romancier Balzac, qui souvent d'ailleurs était brouillé avec les règles et le langage du blason, mais de minimis non curat praetor[3]. En fait, d'ailleurs, le concepteur principal des devises et des descriptions héraldiques figurant dans l'œuvre de Balzac et qui étaient peintes ensuite par Ida du Chasteler, était le poète (ou versificateur) Ferdinand de Gramont, versé dans l'art héraldique comme en témoigne la dédicace de La Muse du Département[4].
L'œuvre héraldique d'Ida du Chasteler est conservé dans la collection Lovenjoul.
Ida du Chasteler, mue par la passion encombrante et non partagée qu'elle éprouvait pour l'auteur de La Comédie humaine, laissa une production héraldique importante. Gozlan (1803-1866)[5] a laissé d'elle cette description : « Elle n'était plus jeune, mais c'était la femme qui sait tout, qui parle admirablement de tout ; elle ravissait Balzac par son érudition de fée. Ce qui n'empêchait pas l'écrivain de trouver son adoratrice collante et d'être un peu goujat, ainsi en médisant d'elle auprès de Madame Hanska : “Cette espèce de Bettina a quarante-cinq ans et en paraît cinquante ; elle a des dents rattachées par des fils d'or.” »
Bibliographie
Léon Gozlan, Balzac en pantoufles, 1856.
Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, avec introduction, notes, bibliographie et choix de variantes par Moïse Le Yaouanc, professeur à la Faculté des lettres de Rennes, éditions Garnier Frères, Paris, 1966 ; illustrations : diverses armoiries dessinées et peintes par Mme de Bocarmé d'après les croquis du comte F. de Gramont, tirés de la collection Lovenjoul.
G. et F. van der Ghinst, « Belges au service des puissances étrangères sous le Consulat et l'Empire français », dans L'Intermédiaire des généalogistes, no 158, , p. 85.
Notes
↑Le marquis Jean-Gabriel-Joseph-Albert du Chasteler, chambellan de LL. MM. I. et R., lieutenant de sa garde noble. Le père de Jean-Gabriel-Joseph-Albert, marquis du Chasteler, était François-Gabriel-Joseph, marquis du Chasteler, qui avait été admis le 13 juin 1788 au lignage Serhuyghs. Lieutenant général au service d'Autriche, commandeur de l'Ordre de Marie-Thérèse, chambellan de l'empereur et membre des États du Tyrol, né à Moulbaix, près de Mons, en 1763, Jean-Gabriel-Joseph-Albert, marquis du Chasteler, était entré au service de l'empereur le 2 avril 1786 et figurait sur la liste des officiers au service de l'empereur originaires du Département de Jemmapes qui refusèrent la nationalité française. Il fut Vénérable Maître de la loge bruxelloise l'Heureuse Rencontre. Il avait vendu pour une somme de 800 000 francs tous ses biens aux Pays-Bas. Il termina sa carrière comme gouverneur de Venise.(G. et F. van der Ghinst, Belges au service des puissances étrangères sous le Consulat et l'Empire français, dans : L'Intermédiaire des généalogistes, no 158, mars 1972, p. 85. ainsi que la Biographie nationale, v° Chasteler (Jean-Gabriel-Joseph-Albert), tome IV, 1873, col. 31 et suiv. sous le lien suivant : [1].
↑Voyez F.-V. Goethals, Miroir des Notabilités nobiliaires, v° Du Chasteler, tome second, Bruxelles, 1862, p. 843 et suiv. sous le lien suivant [2].