L'hôtel est situé sur la route d'accès au col de la Furka (à 3 km) sur le versant est, côté Valaisan. Il a été construit dans une épingle à cheveux donnant en direction du glacier du Rhône.
Histoire
La route du col de la Furka est ouverte entre 1866 et 1867. Cette route permet de rejoindre la vallée valaisanne à la vallée uranaise coupée auparavant par le Furkastock. En 1882, Josef Seiler construit un gîte situé dans une épingle à cheveux créé par la route[1]. Les débuts sont difficiles pour le gîte. Celui-ci va alors s'agrandir une première fois en 1890 pour devenir un hôtel. La construction d'un toit à deux versants avec deux étages supplémentaires donne alors à l'hôtel son aspect actuel mais les chambres, alors sans électricité ni eau courante, étaient encore relativement spartiates[1].
En 1903, le bâtiment reçoit une deuxième transformation qui le propulse dans la Belle Époque et ses premières heures de gloire. L'hôtel devient alors un lieu de luxe et très prisé pour sa situation panoramique sur la vallée et le glacier du Rhône situé, à l'époque, à quelques centaines de mètres de la route. Le nombre de lits en 1907 s'élève alors à 90[2].
Au cours de la première moitié du XXe siècle, la fréquentation du glacier du Rhône et de l'hôtel n'a cessé d'augmenter dû à l'arrivée du car postal en 1921 et à l'ouverture des deux nouvelles lignes de chemin de fer : la Furka Oberalp Railway et le Glacier Express en 1930. À cette époque, la mode est alors à l'alpinisme. Les promeneurs laissent alors place aux randonneurs qui utilisent le lieu comme point de départ de randonnées.
L'hôtel a connu un nouvel essor après la Seconde Guerre mondiale avec l'essor de l'automobile personnelle. L'hôtel devient alors une destination d'excursions afin d'y admirer le glacier du Rhône. Le lieu accueille alors régulièrement de prestigieux visiteurs (le pape Jean XXIII ou encore Sean Connery).
Bien que l'hôtel devienne culte à la suite de son apparition dans le film James BondGoldfinger en 1964[3], la fréquentation de l'hôtel décroit fortement lors de la deuxième moitié du XXe siècle : avec les progrès automobiles, les traversées des cols alpins se font aisément en une journée amenant les touristes à n'y faire qu'une courte halte. De plus, le glacier du Rhône avait reculé de plus d'un kilomètre par rapport au Belvédère, la vue sur celui-ci depuis l'hôtel devint moins spectaculaire[4]. L'hôtel ferme une première fois en 1980 et est acheté par le canton du Valais avec l'idée d'y construire un barrage qui ne se fera finalement jamais[5]. L'hôtel est ensuite racheté, en 1988, par la famille Carlen qui restaure le bâtiment dans son état d'origine et le rouvre en 1990. Cependant, l’hôtel est à nouveau fermé depuis 2015[6].
Galerie
Hôtel Belvédère en 1983, lors de sa première fermeture, de 1980 à 1990.