D'après Jennifer Vanz, sa présence à côté du sihrig (grand bassin) plaide pour une fonction destinée à la mise en scène des apparitions du souverain[2]. De plus, selon Yahya Ibn Khaldoun, le souverain Abû Tâshfîn fut proclamé sultan le jeudi 23 de djomada 1er de l'an 718 après l'hégire (1318 ap. J.-C.) dans cet hippodrome, en dehors de la porte de kachoutah[3]. Son fils Moulay abou-Thâbit s'est aussi mis en scène sur cet hippodrome[4]
La présence de cet hippodrome en dehors des murs de la ville est décrite par les poètes comme un symbole de pouvoir[5]. Les Mérinides l'ont occupé avec leur armée pendant une tentative de siège de Tlemcen, en 1314-1315, forçant le souverain Abou Hammou Moussa Ier à s'abriter derrière les remparts de la ville[6],[7].
Le vétérinaire colonial français Eugène Aureggio témoigne que cet hippodrome était encore en service en 1890, en recevant des courses de chevaux[8]. Durant les années 1950, sa piste est utilisée pour l'aviation civile et militaire, faute de présence d'un aérodrome à Tlemcen[9].
Il a désormais disparu, probablement remplacé par une caserne militaire[10]. Il ne reste que des traces ténues de la présence passée de cet hippodrome[1].
↑Revue de l'Orient et de L'Algérie et de colonies : bulletin et actes de la Société orientale, Société orientale, (lire en ligne), p. 266.
↑Muḥammad b 'Abdallāh at- Tanasī, Histoire des Beni Zeiyan Rois de Tlemcen : Ouvrage traduit de l'arabe par J. J. L. Barges, Duprat, (lire en ligne), p. 92
↑Abd al-Rahman b Muhammad Ibn Jaldun, Histoire es berbères, 4 : et des dynasties musulmanes de l'afrique septentrionale, Imprimerie du Gouvernement, (lire en ligne).
↑Eugène Aureggio, Les chevaux du nord de l'Afrique, Gouvernement Général de l'Algérie, (lire en ligne), p. 223.
[Vanz 2021] Jennifer Vanz, L’invention d’une capitale : Tlemcen : (VIIe-XIIIe/IXe – XVe siècle), Éditions de la Sorbonne, , 478 p. (ISBN979-10-351-0683-6, lire en ligne)