L'haptoglobine est une mucoprotéine existant dans le plasma sanguin se combinant facilement avec l'hémoglobine extra-globulaire. Sa valeur normale est nulle chez le nouveau-né, et de 30 à 200 mg/dL à partir de l'âge de 4 mois et chez l'adulte. Une valeur inférieure à 25 mg/dL évoque une hémolyse
Structure
Il s'agit d'une sialoglycoprotéine synthétisée par le foie et qui migre dans la partie alpha-2-globuline dans l'électrophorèse des protides[2]. Elle est formée de deux sous unités, alpha et bêta, cette dernière étant la plus lourde. La sous-unité beta est identique chez tous. La sous-unité alpha existe sous deux formes suivant l'allèle du gène Hp[3].
Le gène Hp, situé sur le bras long du chromosome 16, comporte deux allèles, nommées 1 et 2, formant trois types de protéines, 1-1, 1-2 et 2-2[3]. Ces protéines ne sont probablement pas équivalentes, les patients porteurs de la forme 2-2 ayant plus de complications vasculaires[4] mais ce risque semble varier suivant la présence ou l'absence d'un diabète[5], la probabilité de survenue d'accident cardiaque étant maximale en cas de coexistence de la forme 2-2 et d'un diabète[6] même lorsque ce dernier est modéré[7]. La forme comportant l'allèle 1 semble plus stimuler la sécrétion d'interleukine 6 et d'interleukine 10 que la forme comportant l'allèle 2[8].
La répartition des deux formes d'haptoglobine est, dans la population, de 15 % de forme 1-1, 50 % de forme 1-2 et 35 % de forme 2-2[2].
L'hémoglobine est contenue dans les hématies ou globules rouges. En cas de destruction de ces derniers (de manière physiologique ou non), le complexe hémoglobine-haptoglobine est éliminé du plasma par le système réticulo-endothélial, principalement au niveau de la rate. Ainsi le taux d'haptoglobine plasmatique libre diminue fortement en cas d'hémolyse sanguine anormale et l'effondrement de son taux est un critère pour affirmer l'origine hémolytique d'une anémie .
C'est également une protéine de la réaction inflammatoire dite lente[9]. C'est une molécule PRI, c'est-à-dire qu'à long terme, en cas de réaction inflammatoire, son taux plasmatique va augmenter (de 2 à 4 fois[9])
Elle a des propriétés antioxydantes en empêchant le fer de l'hémoglobine de faciliter la formation de radicaux libres[10]. Ces propriétés varient avec le type d'haptoglobine[3]. Cette dernière intervient dans la réponse inflammatoire et au stress oxydatif de la plaque d'athérome et la forme 2-2 favorise la peroxydation des lipides et l'accumulation des macrophages au sein de cette plaque[11]. Cette forme permet également une moins bonne élimination de l'hémoglobine libre, surtout si elle est glyquée[12].
Son taux est particulièrement sensible à la fonction hépatocellulaire et va diminuer en cas de cirrhose.
↑ ab et c(en) M R Langlois, J R Delanghe, « Biological and clinical significance of haptoglobin polymorphism in humans », Clin Chem, vol. 42, no 10, , p. 1589-600. (PMID8855140, lire en ligne)
↑(en) Andrew P Levy, Rabea Asleh, Shany Blum, Nina S Levy, Hagit Goldenstein et al., « Haptoglobin: basic and clinical aspects », Antioxid Redox Signal, vol. 12, no 2, , p. 293-304. (PMID19659435, DOI10.1089/ars.2009.2793, lire en ligne)
↑(en) Leah E Cahill, Andrew P Levy, Stephanie E Chiuve, Majken K Jensen, Eric B Rimm et al., « Haptoglobin genotype is a consistent marker of coronary heart disease risk among individuals with elevated glycosylated hemoglobin », J Am Coll Cardiol, vol. 61, no 7, , p. 728-37. (PMID23312704, PMCIDPMC3678553, DOI10.1016/j.jacc.2012.09.063, lire en ligne)
↑(en) Leah E Cahill, Majken K Jensen, Stephanie E Chiuve, Hadar Shalom, Eric B Rimm et al., « The Risk of Coronary Heart Disease Associated With Glycosylated Hemoglobin of 6.5% or Greater Is Pronounced in the Haptoglobin 2-2 Genotype », J Am Coll Cardiol, vol. 66, no 16, , p. 1791-9. (PMID26483103, PMCIDPMC4616252, DOI10.1016/j.jacc.2015.07.076, lire en ligne)
↑(en) Andrew P Levy , Joanne E Levy, Shiri Kalet-Litman, Rachel Miller-Lotan, Pedro R Moreno et al., « Haptoglobin genotype is a determinant of iron, lipid peroxidation, and macrophage accumulation in the atherosclerotic plaque », Arterioscler Thromb Vasc Biol, vol. 27, no 1, , p. 134-40. (PMID17068284, DOI10.1161/01.ATV.0000251020.24399.a2, lire en ligne)
↑(en) Rabea Asleh, Stuart Marsh, Mark Shilkrut, Ofer Binah, Julia Guetta, Flavio Lejbkowicz, Ben Enav, Naim Shehadeh, Yoram Kanter, Orit Lache, Osher Cohen, Nina S Levy, Andrew P Levy et al., « Genetically determined heterogeneity in hemoglobin scavenging and susceptibility to diabetic cardiovascular disease », Circ Res, vol. 92, no 11, , p. 1193-200. (PMID12750308, DOI10.1161/01.RES.0000076889.23082.F1, lire en ligne)