Le nom de gigafactory provient du mot « giga », le préfixe d'unité de mesure correspondant au milliard et du mot anglais factory, signifiant usine. Le concept de gigafactory prend origine avec la société Tesla en 2014. Afin de faire des économies à grandes échelles, cette société souhaite construire une usine géante de batteries pour ses véhicules électriques[1].
Le nom et le concept gigafactory s'est ensuite politiquement élargi pour parler non plus uniquement des usines du constructeur américain Tesla, mais pour évoquer des usines permettant de construire des équipements, des batteries ou d'autres systèmes, sur de grands volumes[2].
Un pôle industriel en regroupant quatre est en cours de constitution dans les Hauts-de-France, en France ; il est surnommé « vallée de la batterie ».
Subventions
Les montants d'investissement en jeu, qui dépassent le milliard d'euros, suscitent un intéret marqué de la part des États, qui pour des raisons écomomiques comme de prestige, se battent pour obtenir l'installation de ces usines. Par exemple, en , le suédois Northvolt avait obtenu près de 150 millions d’euros de subventions de l'Allemagne pour sa troisième gigafactory à Heide. Mais 18 mois plus tard, les subventions montent à 700 millions d’euros plus 202 millions d’euros de garanties publiques. Cette hausse est due à la mise en concurrence du site allemand avec une implantation américaine qui bénéficiait de la loi sur la réduction de l'inflation de 2022 et qui a contraint l’Allemagne à revoir à la hausse son offre. De même, ACC a obtenu 1 300 millions d’euros de fonds publics (deux tiers apportés par la France et le reste par l’Allemagne) pour l'aider à financer les quelques cinq milliards d'investissements pour ses deux usines de Douvrin et Kaiserslautern. Et Verkor, à Dunkerque, a obtenu des subventions publiques à hauteur de 695 millions d’euros, uniquement pour la R&D, auxquels s’ajoutent aussi des garanties publiques. Ainsi, les aides publiques couvrent fréquemment 30 % de l’investissement total promis, sachant que d'autres secteurs stratégiques, comme la fabrication de composants électroniques, sont encore plus soutenus (40 à 50 % de l'investissement initial)[3].
La réactivité des états comptent aussi puisque ProLogium, par exemple, estime que la loi américaine sur la réduction de l'inflation, en ne subventionnant que l'usine une fois construite, est moins intéressante que les promesses françaises, qui financent la phase d’investissement et de développement. Cette entreprise recevra ainsi 1,5 milliards d’euros de l’Etat et des collectivités locales d’ici 2032[3].
Projet Northvolt - Volkswagen (Allemagne) : le projet devra permettre d’alimenter en batteries au moins 300 000 véhicules électriques[2].
Projet Northvolt - Volvo (Europe) : le projet devra permettre d'équiper entre 500 000 et un million de véhicules[4].
Projet ACC - Douvrin (France) : le projet est porté par Stellantis. Inaugurée le [5], l'usine devrait afficher une capacité totale de 24 GWh à l'horizon 2028-2030, voire 32 GWh si un quatrième bloc de 8 GWh est mis en service[6].
Projet Envision AESC - Douai (France) : le projet, décidé en 2021[7] est un partenariat entre Renault et le sino-japonais Envision AESC[8]. La production devrait démarrer en [9].
↑ a et bSolène Davesne, « Pourquoi l'Europe est prise dans une course aux subventions publiques pour créer sa souveraineté industrielle », L'Usine nouvelle, (lire en ligne, consulté le )