Friedensbrücke (métro de Vienne)

Friedensbrücke
Le pavillon de style Art nouveau.
Le pavillon de style Art nouveau.
Localisation
Pays Autriche
Ville Vienne
Arrondissement Alsergrund
Coordonnées
géographiques
48° 13′ 38″ nord, 16° 21′ 53″ est

Carte

Caractéristiques
Position par
rapport au sol
surface
Voies 2
Quais 1
Historique
Construction 1900
Mise en service (Stadtbahn)
(U4)
Architecte(s) Otto Wagner (Stadtbahn)
Gestion et exploitation
Propriétaire Métro de Vienne
Exploitant Wiener Linien (de)
Ligne(s) Ligne U4 du métro de Vienne
Ligne U4 du métro de Vienne

La station Friedensbrücke (en allemand : U-Bahn-Station Friedensbrücke) est une station de la ligne U4 du métro de Vienne en Autriche.

Cette station, dont le pavillon de style Art nouveau a été conçu par l'architecte Otto Wagner pour la Wiental-Donaukanal Stadtbahn, est située au nord du centre-ville, le long du canal du Danube (Donaukanal) à l'intersection du pont Friedensbrücke, des avenues Spittelauer Lände et Rossauer Lände et de la rue Alserbachstrasse, dans le neuvième arrondissement de la ville de Vienne, dénommé Alsergrund.

Situation sur le réseau

Plan du métro (2017).

Friedensbrücke est une station de la ligne U4 du métro de Vienne, située entre la station Rossauer Lände et la station Spittelau, en direction du terminus nord Heiligenstadt[1].

Elle dispose d'un quai central encadré par les deux voies de la ligne.

Historique

Gare de la Wiental-Donaukanal Stadtbahn

Josef Maria Olbrich, l'assistant de Wagner.

Le Reichsrat (Conseil d'Empire) décide en 1892 de construire la Stadtbahn de Vienne[2]. « Ce projet concrétise une offensive politique populiste contre la Ringstrasse, car il est destiné à ébranler la suprématie du cenre-ville bourgeois en accordant plus d'attention aux banlieues ouvrières »[3].

Après avoir emporté le concours d'architecture qui portait sur les stations, les ponts, les viaducs et les tranchées à ciel ouvert[4], Otto Wagner (1841-1918) devient l'architecte en chef et le planificateur général de ce chemin de fer métropolitain léger en grande partie aérien qui caractérise encore aujourd'hui le paysage urbain viennois et correspond maintenant aux lignes U4 et U6 du métro[5],[6].

Otto Wagner assure de 1894 à 1901 la construction des 36 stations de la Stadtbahn avec Josef Maria Olbrich comme assistant et Albert Gatnar comme ingénieur en chef[7],[8],[9],[10]. Partisan d'une modernisation radicale, Otto Wagner tourne le dos à l'historicisme et au « fratras stylistique du Ring »[11] et, en accord avec la devise de la Sécession viennoise (« À chaque siècle son art, à l'art sa liberté »[3]), il adopte le style Art nouveau ou Jugendstil, mais d'une manière moins exubérante que Hector Guimard pour ses stations du métro de Paris[7],[12].

Une des deux lignes de tramways à vapeur construites par Wagner et Olbrich est la Wiental-Donaukanal Stadtbahn (la WD Stadtbahn, précurseur de la ligne U4), qui part de Hütteldorf et suit la vallée de la Vienne (la Wiental) pour longer ensuite le canal du Danube (Donaukanal) vers le nord[1],[2].

La première section de la WD Stadtbahn à être construite est la portion entre la gare de Hütteldorf (à l'ouest) et la gare de Meidling Hauptstraße, ouverte le [2]. L'ouverture du deuxième tronçon entre Meidling Hauptstraße et la gare Landstraße / Wien Mitte (à l'angle nord-est du centre-ville) a lieu le [2]. Le troisième et dernier tronçon est ouvert à la circulation le [2].

La station Friedensbrücke, achevée en mars 1900, entre donc en service le puisqu'elle fait partie du troisième et dernier tronçon de la Wiental-Donaukanal Stadtbahn[2].

Station de la Wiener Elektrische Stadtbahn

La Stadtbahn, qui fonctionnait avec des tramways à vapeur, est fermée le 8 décembre 1918 en raison de la pénurie endémique de charbon après la Première Guerre mondiale[8],[2].

Sa gestion, qui était assurée auparavant par les chemins de fer fédéraux autrichiens, est reprise en 1923-1925 par la Ville de Vienne et son électrification devient l'un des premiers grands chantiers de la municipalité désormais social-démocrate de Vienne : la Ville électrifie la Stadtbahn dans le cadre de la Wiener Elektrische Stadtbahn, et ses lignes ouvrent à nouveau en octobre 1925[8],[2].

Station de la ligne U4 du métro

En 1968, le conseil municipal décide de construire le réseau du métro de Vienne, qui intègre l'ancienne ligne Wiental-Donaukanal sous le label U4[2].

La ligne est progressivement transformée en métro durant les années 1970 : le premier tronçon de la ligne U4, de Heiligenstadt (au nord) au Friedensbrücke, est ouvert le , le deuxième tronçon Friedensbrücke - Schottenring est ouvert le et quatre autres tronçons suivent, jusqu'à rejoindre Hütteldorf (à l'ouest) le 20 décembre 1981[2],[1].

La station Friedensbrücke est donc connectée à la ligne U4 du métro dès le [1].

Services aux voyageurs

Accès et accueil

Desserte

La station est desservie par la ligne U4 (Heiligenstadt-Hütteldorf)[1].

Intermodalité

Patrimoine ferroviaire

Le pavillon de la station Friedensbrücke est assez proche, mais cependant différent, du modèle utilisé par Wagner pour les stations Stadtpark, Kettenbrückengasse et Pilgramgasse de la Wiental-Donaukanal Stadtbahn.

Il est composé de deux ailes latérales enduites et peintes en blanc, affichant de chaque côté le nom de la station dans un grand cartouche rectangulaire. Surmontées d'un petit fronton courbe, ces ailes latérales encadrent une large entrée percée de trois étroites portes doubles séparées par des pilastres et surmontées d'un registre composé de panneaux de bois orné chacun d'un cartouche à crossettes, puis d'un double registre de fenêtres.

L'entrée est surmontée d'un auvent en fer forgé en forte saillie peint en couleur vert pomme, une caractéristique commune à toutes les stations de la Stadtbahn réalisées par Otto Wagner[13]. Cet auvent est porté par deux hautes colonnes en fer forgé ajouré s'élançant d'un socle de pierre calcaire. Ornées à leur sommet d'une couronne de laurier, ces colonnes portent par de fins corbeaux en fer forgé l'auvent vert sous lequel s'abrite une frise de feuilles de laurier et de roses. En retrait de l'auvent, on aperçoit le corps central de la station, dont la forme, très différente de celle des autres stations dessinées par Wagner, approche celle d'un large fronton courbe. Ce corps central est marqué à chaque angle d'une cheminée.

Références

  1. a b c d et e (en) R. Schwandl, « Wien (U-Bahn metro) », sur urbanrail.net (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i et j (de) « Von der Stadtbahn zur U-Bahn », sur Wiener Linien, .
  3. a et b Kirk Varnedoe, Vienne 1900 : l'art, l'architecture, les arts décoratifs, Cologne, Éditions Taschen, , p.25.
  4. Bernard Marrey, Le fer à Paris: architectures, Picard, 1999, p. 84.
  5. (de) « Otto Wagner Pavillon Karlsplatz », sur https://www.wienmuseum.at/ (consulté le ).
  6. « Jugendstil et Modernes », sur Vienne Info (consulté le ).
  7. a et b (en) Marian Moffett, Michael W. Fazio et Lawrence Wodehouse, A World History of Architecture, Laurence king Publishing, 2003.
  8. a b et c (en) Peter Csendes, Historical Dictionary of Vienna, Scarecrow Press, 1999, p. 187.
  9. (en) Calogero Bellanca, Architectural Conservation Studio, Sapienza Università Editrice, 2019, p. 209.
  10. (en) Dennis J. De Witt et Elizabeth R. De Witt, Modern Architecture in Europe: A Guide to Buildings Since the Industrial Revolution, éditeur E.P. Dutton, 1987, p. 30.
  11. Varnedoe 1989, p. 28.
  12. Paul Pasteur, Histoire de l'Autriche: De l'empire multinational à la nation autrichienne, éditeur Armand Collin, 2011.
  13. (en) Rob Humphreys, The rough guide to Vienna, Rough Guides Ltd, Londres, 2011, p. 104.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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