Francine Dumas (1917-1998) est une militanteféministeprotestante. Cofondatrice du Mouvement Jeunes Femmes, elle a été directrice des études à l'École de service social, puis est devenue écrivaine et journaliste.
Biographie
Francine Buss est la fille de Charles Buss, directeur d'usine, et de Jeanne Küpfer[1]. Elle étudie au Havre entre 1930 et 1937. Née dans une famille athée, elle fréquente la communauté protestante, à l'origine de sa conversion. Elle vient à Paris faire des études d'assistante sociale et obtient son diplôme en 1938[2]. Elle obtient ensuite un diplôme de psychologie de l'enfant à l'université de la Sorbonne (1938-1942) et le diplôme de l'École du Louvre (1938-1941)[1],[2]. Francine Buss fréquente la paroisse protestante de la rue Tournefort, dans le quartier de la rue Mouffetard. Dans ce quartier populaire, les mouvements de jeunesse invitent les enfants du quartier à participer aux activités[1]. Il faut donc plus d'animatrices pour les encadrer, c'est ainsi que Francine Buss devient cheftaine au sein de la Fédération française des éclaireuses dans la section unioniste[1]. Son nom de totem est braise[1]. Elle est aussi très engagée au sein de la « Fédé »[1] dans laquelle elle anime un groupe d'étudiants. Elle travaille comme assistante sociale de 1938 à 1943[2].
Résistante
Le , lors la Rafle du Vel d'Hiv, elle travaille pour un service d'accueil sur place[3]. Elle s'engage ensuite dans la Résistance[2]. Elle est par ailleurs secrétaire nationale de la « Fédé » de la zone Nord de 1943 à 1944[2]. Elle y rencontre André Dumas avec qui elle se marie le [1]. Le couple a deux enfants[2].
Le mouvement Jeunes Femmes
Après la guerre, Francine Dumas, Jeanne Lebrun et Suzette Duflo participent à la création de l'Association des groupes jeunes femmes, qui devient en 1949 le mouvement Jeunes Femmes[1],[2]. Elle en sera une membre active en participant au bureau et à l'équipe nationale jusqu'en 1968[2]. Le mouvement Jeunes Femmes s'engage en faveur du contrôle des naissances dès 1955 et, en 1957, une déléguée du mouvement devient membre du conseil d'administration de la Maternité heureuse[1].
En mai-, le numéro consacré au contrôle des naissances offre une tribune à la Maternité heureuse. Francine Dumas y rédige deux articles : « Arguments pour ou contre le birth control » et « Comment la question se pose-t-elle aujourd'hui ? ».
En 1956, la famille s'installe à Strasbourg, puis en 1961 à Paris, au gré des affectations d'André Dumas[3]. Entre 1960 et 1968, Francine est professeure et directrice des études à l’École pratique de service social[3]. Dans la revue Jeunes Femmes, elle écrit un article en 1961 intitulé « Le travail à temps partiel »[1].
Activités éditoriales et de journalisme
Francine Dumas écrit régulièrement des articles pour le bulletin Jeunes Femmes (1952-1969)[2]. Elle publie deux ouvrages, L’autre semblable (1966)[4], et contribue par un chapitre, intitulé « L'engagement dans le mariage » à l'ouvrage collectif Engagement et fidélité (1990)[2].
Le couple étant passionné de cinéma, ils écrivent à deux L’amour et la mort au cinéma en 1983[5].
Francine Dumas écrit un chapitre dans Femmes du XXe siècle, Quatrième semaine de la pensée marxiste, Paris, 20-27 janvier 1965. Elle est membre du comité directeur d'Esprit, où siège également André. Après avoir commencé par tenir dans la revue Jeunes Femmes la rubrique « Que lire ? » et « L’Écran »[6], elle écrit régulièrement pour de nombreux périodiques, notamment Réforme, la Vie spirituelle, Le Supplément, Christianisme social, ou encore Esprit. Mais la qualité de son travail « ne sera jamais reconnu à la hauteur de ce qu'il faudrait car c'est une femme »[7]. À partir de 1980, elle est membre active du Parti socialiste[1].
André Dumas meurt en 1996. La maladie de Francine Dumas l'éloignera de ses amis à la fin de sa vie[1]. Elle meurt le à Paris[8].
Références
↑ abcdefghijk et lÉvelyne Diebolt (dir.), Dictionnaire biographique. Militer au XXe siècle. Femmes, féminismes, Églises et société, Michel Houdiard, , 348 p., p. 131-134
↑ abcdefghi et jPierre Bolle, « Francine Dumas née Buss », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t.2 : D-G, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, (ISBN978-2846212885), p. 315-316.
↑ ab et cGeneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle- Les protestantes françaises - 1810-1960, Les éditions de Paris/Max Chaleil, , 286 p., p. 211-212
↑[compte rendu] Élisabeth Reiss, « L'autre semblable Francine Dumas », Esprit, vol. 369, no 3, , p. 566-569 (lire en ligne, consulté le ).
↑[compte rendu] Michèle Bolli, « L'amour et la mort au cinéma (L'évangile dans la vie n° 8) André Dumas Francine Dumas », Revue de théologie et de philosophie, no 117, , p. 75-76 (lire en ligne, consulté le ).
↑Christine Bard, Dictionnaire des féministes. France - XVIIIe – XXIe siècle, PUF, , 1754 p.
↑Stéphane Lavignotte, André Dumas - Habiter la vie, Labor et Fides, , 368 p.
Évelyne Diebolt (dir.), Dictionnaire biographique. Militer au XXe siècle. Femmes, féminismes, Églises et société, Michel Houdiard, , 348 p. (ISBN2356920153)
Pierre Bolle, « Francine Dumas née Buss », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t.2 : D-G, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, (ISBN978-2846212885), p. 315-316.