Il est le fils de Charles Henri de La Laurencie (1686-1772) et de sa femme (et cousine) Marie Anne de La Laurencie de Charras[1] par contrat de mariage daté du à Neuvicq-le-Château, en Charente-Maritime. De cette union naissent :
Bertrand Henri de La Laurencie, dit le « Comte de La Laurencie » (-1784) ;
François de La Laurencie (1735-1795) ;
Jean Henri de La Laurencie (-1818) ;
François de La Laurencie dit l'Abbé de La Laurencie (-?) ;
Fidèle à ses convictions royalistes, il est placé en non-activité (1788-1790) et il émigre à la Révolution. Il s'engage au sein de l'Armée des émigrés. Il est inscrit, en , à la Compagnie des gentilshommes de Saintonge, Angoumois et Aunis. Arrivé à Munster-Maienfeld, il passe le dans la 2e compagnie d'infanterie puis, le , à la compagnie de cavalerie en cours de formation. Il y fait la campagne de 1792[4].
Les deux jambes emportées par un boulet, le commandeur de La Laurencie continue à encourager ses hommes et meurt héroïquement sur le champ de bataille[6] :
« Sur soixante-douze officiers, le régiment de la Marine royale en eut cinquante trois tant tués que blessés. Le comte de Soulange fut blessé grièvement. Un boulet emporta les deux cuisses au commandeur de la Laurencie, qui, du terrein où il fut renversé exhortait encore ses soldats à faire leur devoir. Ce brave vieillard mourut comme il avait vécu, en loyal chevalier. Un autre officier de marine, Froger de Léguille, fut tué en soutenant la retraite[7]. »
« Le commandeur de La Laurencie, chef d'escadre, commandant en second dans le corps de la Marine, ayant eu les deux jambes emportées d'un coup de canon, mourut au milieu d'une amputation douloureuse. Quand il tomba sur le sable de la falaise, le seul cri qu'il fit entendre fut celui de vive le Roi! Il encouragea ses soldats qui l'entouraient à faire leur devoir, distribua parmi eux une partie de l'or qu'il avait sur lui, et, à sa prière le reste fut remis ensuite à son frère Mgr l’évêque de Nantes[8]. »
Notes et références
↑Fille de Bertrand II de La Laurencie, Croix de Saint Louis 1669 et d'Anne Arnault de Méré (v. 1685-1718)
↑« La plupart des autres chefs, le commandeur de la Laurencie, le comte de Soulanges, l'un et l'autre chefs d'escadre, le duc de Lévis, le comte de Boissieu, blessés grièvement ne peuvent remplacer le général. » Lacretelle 1825, p. 333)
↑Le combat du camp retranché de Sainte-Barbe : Nos chefs sentant, je pense, le besoin de remonter l'esprit des troupes, ordonnèrent, le 16 juillet 1795, une attaque contre le camp retranché de Sainte-Barbe. L'ennemi nous laissa avancer jusqu'à vingt pas sans tirer un coup de fusil; alors il démasqua ses batteries et dans trois minutes la moitié de notre petite armée fut sur le carreau.
Le Corps de marine, plus en face des batteries, y fut encore plus maltraité que les autres. Nous y perdîmes les trois quarts du régiment d'Hector, et plus de soixante officiers de marine. La presque totalité d'une compagnie composée d'élèves de la marine y périt aussi en voulant protéger notre retraite. M. le commandeur de La Laurencie, grièvement blessé, fut ramassé par l'ennemi et fusillé.
Le général républicain Humbert avait assuré le 18 juillet que les prisonniers étaient traités avec la plus grande humanité et qu'ils pouvaient librement retourner chez eux. (Et le commandeur de La Laurencie avait été mis à mort l'avant-veille !) (Relation de M. le baron d'Entrechaus, Régiment d'Hector; in La Mémoire de Quiberon, par Xavier de Bélizal, Éditions régionales de l'Ouest, 1995).
Alphonse de Beauchamp, Histoire de la guerre de la vendée, ou, Tableau des guerres civiles de l'ouest, depuis 1792 jusqu'en 1815, 3: comprenant l'histoire secrète du parti royaliste jusqu'au rétablissement des Bourbons, Louis-Gabriel Michaud, (lire en ligne), p. 492
Charles de Lacretelle, Histoire de la Convention nationale, vol. 1, , 1504 p. (lire en ligne), p. 333
Louis de La Roque, Catalogue des Chevaliers de Malte appelés successivement Chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, 1099-1890,
Emmanuel de Rohan, Liste de messieurs les Chevaliers,Chapelains conventuels, et Servants d'armes des trois vénérables langues de Provence, Auvergne et de France,
de Saint-Allais, L'ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers,
Louis-Gabriel de Villeneuve-Laroche-Bernaud, Mémoires sur l'expédition de Quiberon, précédés d'une notice sur l'émigration de 1791, et sur les trois campagnes des années 1792, 1793,1794, Paris, C.J. Trouvé, , 414 p. (lire en ligne), p. 166
Jean Pinasseau, L'émigration militaire : campagne de 1792 : Armée des princes : compagnies de Saintonge, Angoumois et Aunis, A. et J. Picard, , 95 p. (lire en ligne), p. 57