Influencé par les idées jacobines des mathématiciens Carlo Lauberg et Annibale Giordano, il fait partie des officiers qui prirent contact avec les Français de la flotte du Contre-amiralLouis-René-Madeleine de Latouche-Tréville, en janvier 1793, lors de leur escale dans le port de Naples[2] pour réparer les avaries endurées au large de la côte de Civitavecchia. Arrêté en mars 1794 et accusé de complot, il est jugé par le premier Conseil d'État et condamné, le 3 octobre 1794, à dix ans d'emprisonnement et à l'exil perpétuel, sous peine de mort. Visconti fut donc cassé de l'armée le 11 novembre 1794, et emprisonné dans l'île de Pantelleria où il resta 7 ans, rencontrant et partageant sa captivité avec Francesco Fuoco à partir de 1799 avec qui il pourra étudier les sciences mathématiques, au point qu'entre eux, s'est créé un lien d'amitié et de partenariat scientifique, qui s'est conservé pour le reste de leur vie [1].
Il est libéré en 1801[3] en vertu des clauses prévues dans les accords de paix de Florence[2], signés par Napoléon Bonaparte et le roi de Naples Ferdinand IV le 28 mars de la même année et qui promettaient une amnistie générale à tous les condamnés politiques [4]. Il revient donc à Naples pour commencer d'enseigner les mathématiques, tandis que le franc-maçonGiuseppe Zurlo, alors ministre des Finances, le propose comme géographe adjoint et successeur d'Antonio Rizzi Zannoni à la direction de l'établissement topographique napolitain. Mais il échoue en raison de l'opposition du roi Ferdinand IV qui le pensait républicain.
Ne pouvant se réinsérer dans la société napolitaine, Visconti se réfugie à Milan[5] où, le 7 septembre 1802, il est nommé sous-lieutenant du Corps des ingénieurs géographes de la République Cisalpine, commandé par le Suédois Gustavo Tibell, devenant un disciple de l' astronome Barnaba Oriani avec lequel il perfectionne sa connaissance du calcul et de la géodésie [6],[7].
Il n'est nommé capitaine en second que le 21 septembre 1809 et promu capitaine le 23 août 1810.
À sa demande explicite, Visconti obtient congé de l'armée du royaume d'Italie, le 9 mai 1814[8], et retourne à Naples le 21 mai de la même année, au lendemain de la mort du géographe padouan Giovanni Rizzi-Zannoni[9]. De retour à Naples, il en reprend l'établissement topographique et est nommé, par deux décrets distincts de Murat, colonel et directeur du dépôt général de la guerre, le 29 septembre 1814.
Avec la deuxième restauration des Bourbons en juin 1815, le roi Ferdinand IV ne s'engage pas dans les répressions et les persécutions de 1799. La structure militaire de Muratti est restée presque intacte, surtout grâce à l'excellente préparation des officiers et à la bonne organisation de l'ensemble. Cependant, l'armée napolitaine était mieux entraînée que l'armée sicilienne. Visconti a été confirmé à la direction du dépôt général de la guerre par le décret du 21 décembre 1815 mais en raison des rivalités entre militaires bourbons et sicilien, le décret du 22 janvier 1817 conclut en scindant le dépôt général de la guerre en deux établissements distincts : le dépôt de guerre et le bureau topographique.
Visconti est donc réintégré au grade de colonel du génie dans l'armée, le 11 janvier 1831, mais ce n'est qu'après la mort du précédent directeur Giovanni Melorio qu'il parvient à regagner le bureau topographique le 22 octobre 1835, dont il prend la direction.
Le 16 avril 1843, il est nommé brigadier et inspecteur du bureau topographique royal et des instituts d'enseignement militaire, tout en continuant à gérer l'établissement topographique, étant le seul en mesure de maîtriser les questions scientifiques liées à la topographie et à la géodésie .
Ferdinando Visconti, « Dei lavori geodetici fatti in questi ultimi tempi nel regno di Napoli. Lettera al sig. conte Annibale Ranuzzi da Bologna », Antologia Italiana, giornale di Scienze, Lettere ed Arti, Giuseppe Pomba & C., vol. II, no 3, , p. 270-294
Ferdinando Visconti, « Notizia intorno al Reale Officio Topografico di Napoli ed ai lavori in esso eseguiti », Annuario Geografico Italiano, Pubblicato da Annibale Ranuzzi, Libreria Rusconi, vol. I, , p. 19-27
Ferdinando Visconti, « Sulla posizione geografica e sulla larghezza della Bocca del Mare Adriatico. Memoria presentata alla Reale Accademia delle Scienze dal socio ordinario Ferdinando Visconti nella tornata del 22 agosto 1823 », Atti della Reale Accademia delle Scienze. Sezione della Società Reale Borbonica, vol. II. Parte I,
Bibliographie
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Direzione dello Stabilimento, Cenno storico dei lavori geodetici e topografici eseguiti nel Reale ufficio Topografico e metodi in esso adoperati, Reale Tipografia Militare, , 1-19 p.
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Attilio Mori, Cenni storici sui lavori geodetici e topografici e sulle principali produzioni cartografiche eseguite in Italia dalla metà del secolo XVIII ai nostri giorni, Istituto Geografico Militare, , 1-80 p.
« Operazioni e studii eseguiti in Italia fin al 1874 aventi rapporto con la misura dei Gradi in Europa », Zusammenstellung der Literatur der Gradmessungs-Arbeiten, Publication des Königlich Preussischen geodãtischen Instituts, , p. 5-12
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↑ a et bCfr. dans Vladimiro Valerio, Ferdinando Visconti, biografia a cura di, sur Ferdinando Visconti. Carteggio (1818–1847), Florence, Leo S. Olschki, 1995.
↑ a et bCfr. La biographie p. 393-396 du vol. III, de Ruggiero di Castiglione, La massoneria nelle Due Sicilie e i "fratelli" meridionali del '700, Rome, Gangemi, 2014, (ISBN978-88-492-6756-3).
↑Cfr. Vladimiro Valerio, Ferdinando Visconti, biografia a cura di, sur Ferdinando Visconti. Carteggio (1818–1847), Florence, Leo S. Olschki, 1995.
↑A Milano Visconti a pu rencontrer d'autres exilés napolitains comme le très jeune Fedele Amante, dont il fréquentait la maison, futur géomètre de l'Officio topografico di Napoli; c'était un ami et compagnon de travail de Francesco Macdonald (puis ministre de la guerre du royaume de Naples de Murat), de Giovan Battista Vinci, qui deviendra un haut gradé du génie pour les bourbons, de Luigi Cosenz, qui devient, à Naples, Brigadier-général avec la charge d'inspecteur général et du génie de Sicilie; et de Calcedonio Casella. Il entretenait une amitié avec les principaux militaires et administratifs dont l’ingénieur Antonio Assalini avec qui il resta lié jusqu'à Naples. In Vladimiro Valerio, op. cit.
↑Cfr. in Vladimiro Valerio, Ferdinando Visconti, biografia a cura di, su Ferdinando Visconti. Carteggio (1818–1847), Firenze, Leo S. Olschki, 1995.
↑Cfr. la biografia in nota 63 alle p. 393-396 del vol. III, in Ruggiero di Castiglione, La massoneria nelle Due Sicilie e i "fratelli" meridionali del '700, Roma, Gangemi, 2014, (ISBN978-88-492-6756-3).
↑Cfr. la nota di Vladimiro Valerio, Ferdinando Visconti, biografia a cura di, in Ferdinando Visconti. Carteggio (1818–1847), Firenze, Leo S. Olschki, 1995. Archivio di Stato di Milano, Ministero guerra, matricola ufficiali, cart. 96