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Les familles Favre et Petitpierre sont deux familles nantaises, originaires de Couvet dans le canton de Neuchâtel en Suisse, et fortement liées entre elles par un mariage oncle-nièce, qui ont joué à Nantes un rôle important dans la vie économique (industrie des indiennes) et politique avec un maire issu de cette famille, Ferdinand Favre, ainsi que dans la commune limitrophe de Saint-Sébastien-sur-Loire (un maire, Fleurus Petitpierre) à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle.
Éléments généalogiques
Les origines
On peut remonter à deux ancêtres proches : David Petitpierre et Antoine Favre[1].
David Petitpierre (17?? - 1766) est horloger et lieutenant de la compagnie de grenadiers et de la milice bourgeoise à Couvet.
Sa famille s'est installée en ce lieu au XVe siècle. C'est une famille protestante depuis le début du XVIe siècle, assez nombreuse et influente dans le canton de Neuchâtel et en particulier dans la vallée de l'Areuse[2].
David Petitpierre épouse Marguerite Chiffely, fille d’un marchand horloger de Berne, et ils ont trois fils et deux filles :
En 1763, Simon-Louis et Ferdinand Petitpierre émigrent à Nantes, où ils vont se consacrer à l’industrie des indiennes et fonder leur propre entreprise.
Vers 1765, Marguerite-Henriette Petitpierre épouse Antoine Favre et ils ont dix enfants dont sept survivent ; toute la famille finira par s'installer à Nantes entre 1785 et 1794.
Suzanne Elisabeth se marie à Nantes en 1771.
La descendance de Simon-Louis Petitpierre
Huit ans après son arrivée à Nantes, en 1771, Simon-Louis Petitpierre épouse Suzanne Rother, née en 1735 à Bienne. Suzanne Rother est arrivée à Nantes en 1763 avec deux frères, actifs dans l’indiennerie. De ce mariage, sont issus deux enfants :
Suzanne-Marie, née en 1772 à Nantes, morte en 1773
Louis-Emmanuel, né en 1774 à Nantes.
Simon-Louis meurt dès 1780, sans doute à cause d’un contact quotidien avec des produits toxiques. Ce décès a lieu non pas à Nantes, dans la demeure familiale de l’île de Vertais, mais dans une résidence de campagne qu’il loue au sud de Nantes, au Bignon. Il est enterré de nuit au cimetière protestant de Nantes, dans le quartier du Marchix.
Ferdinand Petitpierre (1746-1803)
En dehors de son rôle dans l’industrie (ci-dessous), on peut signaler qu’il est capitaine dans la milice créée en 1789 et qu'il participe à ce titre à la défense de Nantes contre les Vendéens en 1793. En 1799, il achète à Saint-Sébastien-sur-Loire le domaine du Clos sur l’Eau, après le décès de son propriétaire, l’architecte nantais Pierre Rousseau (1716-1797). La même année, il est victime d’une rumeur, selon laquelle il aurait aidé les Chouans qui ont pénétré à Nantes le , mais il porte le cas devant la justice et est exonéré de tout soupçon. Il meurt en 1803 et est inhumé dans sa propriété du Clos sur l’Eau, premier occupant du cimetière protestant qui y existe toujours. C’est Ferdinand Favre qui est désigné par sa sœur Rose-Marguerite comme tuteur des enfants de Ferdinand Petitpierre.
Sa descendance
En 1786, Ferdinand Petitpierre épouse, à l’ambassade de Hollande à Paris, sa nièce Rose-Marguerite Favre. Ce mariage est enregistré à Nantes en 1788. Ils ont 4 fils et une fille :
Ferdinand 2, né en 1787 à Nantes, mort en 1876, commandant d'état-major (arrière grand-père de Ferdinand Petitpierre (1853-1922), connu sous le nom de plume de Georges Price)
Aristide, né en 1790, mort en 1838 à Nantes, rentier
Gemmapes (sic), né le (bataille de Jemappes : ), porté disparu en 1821 à partir de 1813, suit la carrière militaire
Fleurus, né en 1796 (bataille de Fleurus : ) à Nantes, mort en 1859 à Saint-Sébastien ; noter que Fleurus est le premier enfant enregistré à l’état-civil, et non pas au registre protestant.
Rose, née en 1801 et morte en 1879 à Nantes
Le prénom du second fils (référence à un Athénien célèbre) montre que la famille est en accord avec le changement de régime ; celui des deux derniers fils montrent clairement qu’elle adhère aussi au régime républicain en place au moment de leur naissance.
Fleurus Petitpierre (1796-1859)
Il est maire de Saint-Sébastien-sur-Loire de 1831 à 1859 ; maire orléaniste d’une commune largement légitimiste, il y introduit des éléments de modernité : école publique (1833) ; cadastre (1834) ; déplacement du cimetière ; introduction des secours aux indigents (1855).
La descendance d'Antoine Favre
Les enfants d'Antoine Favre sont :
Rose-Marguerite, née en 1767, morte en 1848 à Saint-Sébastien (épouse en 1786 de Ferdinand Petitpierre)
Abraham-Louis
Suzanne-Marie-Anne
Charles-Gabriel, né en 1777, mort à Nantes en 1847
Ferdinand, né en 1779, mort à Paris en 1867
Henri-Friederich, mort à Nantes en 1869
Les premiers à venir à Nantes sont Abraham-Louis et Charles-Gabriel en 1785 ; ils sont suivis en 1786 de Rose-Marguerite, comme épouse de Ferdinand Petitpierre ; enfin, en 1794, arrivent les parents et le reste des enfants. Antoine meurt à Nantes en 1802.
Sur le destin des enfants, on peut retenir ceux de :
Abraham-Louis Favre : indienneur, d’abord dans le cadre de l’indiennerie Petitpierre, puis pour son propre compte
Henry-Friederich Favre, dit « Favre-Couvet » ou « Favre de Couvet » : auditeur au Conseil d'État sous l'Empire, sous-préfet de Colmar, intendant en Espagne[4]
Les indienneries Petitpierre et Favre-Petitpierre
De 1763 à 1771, Simon-Louis et Ferdinand Petitpierre, qui ont fait un apprentissage dans une entreprise à Couvet, travaillent comme salariés de l’entreprise Gorgerat puis ils fondent la leur propre, située sur la « prairie d’Abas » dans l’île de Vertais : la société Petitpierre Frères et Compagnie.
Après la mort de Simon-Louis en 1780, Ferdinand reste seul à la tête de l’entreprise, en accord avec sa belle-sœur Suzanne Rother. Elle atteint son apogée en 1785, produisant 26 000 pièces d'indiennes soit le quart de la production nantaise où fonctionnent 9 ateliers.
Ferdinand se retire en 1799 (il est rayé du « rôle des assujettis à la patente ») et laisse la direction à Abraham-Louis Favre (son neveu et beau-frère), qui y travaille depuis 1785. Mais il s’agit d’un bail, Ferdinand souhaitant que ses enfants puissent un jour reprendre la suite. Effectivement, en 1806, Rose-Marguerite ne renouvelle pas le bail d’Abraham et confie l’entreprise à Ferdinand Favre pour qu’il initie ses neveux Ferdinand 2 et Aristide aux affaires. Abraham-Louis ressent mal ce changement et se brouille avec la famille (il ne sera pas inhumé au Clos sur l’Eau, mais dans le cimetière Miséricorde). Il a cependant placé des fonds dans une autre entreprise.
L’entreprise n’emploie que 100 ouvriers à cette date. Elle subsiste difficilement jusqu’en 1818 et suspend son activité en 1818.
En revanche, Abraham-Louis connaît un plus grand succès, et son entreprise appelée « Favre-Petitpierre », localisée sur l’île de Petite Biesse, poursuit son activité jusqu’en 1848.
Voir aussi
Bibliographie
Alexandre Perthuis et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Tome II, Imprimerie Grinsard, 1873, pages 117-120 (pages sur la famille Favre de Couvet et Nantes et sur la lignée des Favre de Pérouges)
Les Petitpierre, indienneurs à Nantes, Publication de l’association "Les Amis de Saint-Sébastien", Saint-Sébastien-sur-Loire, 2010.
Céline Cousquer, Nantes, une capitale française des indiennes au XVIIIe siècle, Éditions Coiffard, Nantes, 2002.
↑Archives de la ville de Neuchâtel (Suisse). Ses membres sont bourgeois dans plusieurs communes du canton. La plupart sont des artisans. Ils exercent aussi fréquemment des charges administratives, religieuses ou militaires (maire, gouverneur, notaire, maître des eaux, conseiller d'état, assesseurs du consistoire, lieutenant commissaire, franc sergent, pasteur...). Au XVIIe siècle, deux branches de la famille entrées au service de la Duchesse de Nemours ont été anoblies. Au début du XVIIIe siècle, la famille commence à essaimer vers d'autres pays européens dont la France, l'Irlande et l'Angleterre.
↑Archives de la ville de Neuchâtel (Suisse) cité en 1760 comme Beau-frère d'Antoine Favre
↑Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, pages 118-119.