Une première explosion a lieu entre 7 h 30 et 8 h 10. Vers 8 h 40, alors qu'une foule s'est rassemblée autour des lieux du désastre, le feu causé par la déflagration initiale fait exploser les stocks de nitrates-fiouls, qui entraîne alors la détonation des bombes aériennes, obus de mortier et roquettes stockées dans les environs. Une troisième explosion a lieu vers 9 h 40, suivie de plusieurs autres, de manière irrégulière jusqu'à la mi-journée[2].
Bilan
L'explosion a fait plus de 300 morts, 2 500 blessés et détruit des milliers d'habitations[3],[4]. Environ 13 854 personnes se sont retrouvées sans-abri. Le gouvernement s'est engagé à construire 5 000 maisons pour les accueillir, ainsi qu'à verser 3 millions de francs CFA à la famille de chaque victime[5], ce qu'il commence à faire début mars 2012[6]. Le coût des dégâts causés par l'explosion est estimé à 336 milliards de francs CFA[2]. De leur côté, les autorités évaluent le montant nécessaire à la reconstruction à environ 233 milliards de francs CFA[7].
Environ 450 sinistrés sans-abris sont provisoirement installés à Kintélé, au nord de la ville[8],[7]. Fin , une partie d'entre eux se font expulser de ces logements[9].
L'explosion touche également des ouvriers chinois travaillant dans un chantier de construction de logements sociaux se trouvant en face de la caserne, en tuant 7 et en blessant 31. Le , ces derniers sont rapatriés par avion médicalisé en Chine[10].
Solidarité
Après le drame, plusieurs artistes se sont retrouvés en projet de soutien au Congo notamment le projet « Brazza j’y crois », l'association Les 4 chemins et Génération plus avec des artistes de la diaspora afro-caribéenne comme Jacob Desvarieux, Lokoua Kanza, Singuila, Roga Roga[11], Teeyah, Princesse Lover, Olivier Tshimanga et Abby Souria sous la direction d’Olivier Doumou, une délégation intergénérationnelle[12].
Le drame est mis en lumière par la réalisatrice Annette Kouamba Matondo dans son troisième film, intitulé Au-delà de la souffrance[13].
Condamnation
Un an après l’explosion, le procès abouti à la condamnation de 6 des 26 accusés. Le principal accusé, le caporal Kakome Kouvack, est condamné à 15 ans de travaux forcés[14]. Gilbert Ondongo, ministre des finances et président de la commission d'évaluation et de la reconstruction du 4 mars, estime que toutes les familles n'ont toujours pas été relogées[15].
Épidémie de choléra
Une épidémie de choléra est signalée début . Les mauvaises conditions d'hygiène et de salubrité dans les sites d'accueil des personnes déplacées ainsi que les fortes pluies contribuent à la propagation de la maladie. Le marché couvert de Nkombo, dans le nord de Brazzaville, et la cathédrale du Sacré-Cœur, dans le centre-ville, sont les sites les plus touchés alors que ces deux lieux accueillent alors 11 000 des 14 000 personnes déplacées par les explosions[16].
↑ ab et c(en) Pierre Gobinet, chap. 5 « Countdown to Catastrophe: The Mpila Ammunition Depot Explosions », dans Small Arms Survey 2014: Women and Guns, Cambridge University Press, coll. « Small Arms Survey », (ISBN978-1-107-04197-4, DOI10.1017/cbo9781107323629, lire en ligne), p. 144-177