Eva Hesse, née le à Hambourg et morte le à New York, est une sculptrice et peintre américaine d'origine allemande. Elle appartient au mouvement artistique Anti-Form. Certaines de ses œuvres sont exposées dans la collection permanente du Centre Pompidou[1].
Biographie
A l'âge de trois ans, Eva Hesse quitte l'Allemagne avec ses parents qui s'installent à New-York pour fuir le régime nazi[2]. Le suicide de sa mère en 1946 sera pour elle un traumatisme[2].
En 1952, Eva Hesse reçoit son diplôme de l'École de New York d'art industriel. En 1953, elle étudie à l'Institut Pratt de New York et à Cooper Union jusqu'en 1957, puis à la Yale School of Art and Architecture[3] jusqu'en 1959, où elle a comme professeur Josef Albers[4] et obtient une licence en art (Bachelor of Arts in Fine Arts). Après ce passage à Yale, elle retourne à New York, devient amie avec de nombreux jeunes artistes comme Sol LeWitt, Donald Judd, Carl Andre[3] et développe un intérêt pour la peinture et le dessin, comme en témoignent ses nombreux cahiers.
En 1961, elle rencontre et épouse le sculpteur Tom Doyle. En août 1962, ils participent tous les deux à un happening d'Allan Kaprow à l'Art Students League de New York. Eva Hesse réalise à cette occasion sa première pièce en trois dimensions : un costume en grillage et jersey[5]. En 1963, elle expose une sélection d'œuvres sur papier à la galerie Allan Stone dans l'Upper East Side.
En 1964, le couple, dont le mariage tourne court, vit et travaille en Allemagne, dans une usine de textile abandonnée dans la région de Kettwig-am-Ruhr[4]. Eva Hesse n'est pas heureuse d'être de retour dans son pays natal, mais commence à sculpter avec des matériaux qui avaient été laissés dans l'usine abandonnée : elle réalise ainsi ses premières sculptures faites de cordes, de fils électriques, et de masonite, aux titres ludiques comme Eighter from Decatur et Oomamaboomba (1965)[6].
En 1965, de retour à New York dans le quartier de la Bowery[4], elle commence à travailler avec les matériaux caractéristiques de son œuvre : latex, fibre de verre et matières plastiques. Elle est associée à la tendance postminimaliste[7] anti-forme[8], qui regroupe des Américains tels que Robert Morris[8] et Bruce Nauman[8].
En 1966, elle participe à des expositions à New York comme Eccentric Abstraction[9] et Abstract Inflationism and Stuffed Expressionism. En septembre 1968, Eva Hesse commence à enseigner à l'École d'arts visuels de New York.
En 1969, on lui diagnostique une tumeur au cerveau. Sa mort le 29 mai 1970 à 34 ans[3] met fin à une carrière d'à peine dix ans.
↑(en) « Robert Pincus-Witten (1935–2018) », sur Artforum, (consulté le ) : « It was in the November 1971 issue of Artforum that he first named the shift toward more open forms in contrast to Minimalism’s adherence to closed, geometric approaches. In the essay, “Post-Minimalism into Sublime,” he discusses the sculpture of Eva Hesse, plumbing the artist’s diaries and notebooks to explain her aesthetic innovations. »
↑ abc et dVanessa Morisset et Marie-José Rodriguez, « L’Antiforme », sur Centre Pompidou, (consulté le )
↑(en) « American Masters », sur Galerie nationale d'Australie, (consulté le ) : « Eva Hesse and Louise Bourgeois. »
↑« Eva Hesse », sur Arte, (consulté le ) : « elle parvient à percer dans l’univers masculin de l’art contemporain new-yorkais avec un travail composite d’une grande originalité, intégrant le latex et des matériaux de récupération industriels, mais aussi de la fibre de verre et des matières plastiques. »
Catherine Davis, Mel Bochner et Joan Simon, Eva Hesse : Galerie nationale du Jeu de paume, [Paris, 27 avril-20 juin 1993], Paris, Jeu de paume, , 210 p. (ISBN978-2-908901-16-0)
(en + de) Renate Petzinger et Barry Rosen, Eva Hesse : Catalogue raisonné, vol. 1 & 2 : Paintings and Sculpture, Yale University Press, Museum Wiesbaden, , 724 p. (ISBN978-0-300-10441-7, présentation en ligne)