Les estanys de Tristaina (Lagos de Tristaina en espagnol ; Lacs de Tristagne en français) sont un ensemble de trois lacs de montagne situés dans la paroisse d'Ordino au nord-ouest de l'Andorre.
Estanys est le pluriel de estany, terme omniprésent dans la toponymie andorrane, désignant en catalan un « étang »[1]. Estany dérive du latin stagnum (pluriel stagna) signifiant « étendue d'eau »[2].
Tristaina est également d'origine latine et provient de tria stagna qui signifie littéralement « trois étangs »[3],[4],[5]. Il en résulte que Estanys de Tristaina constitue un pléonasme (« étang des trois étangs ») d'autant plus qu'il comporte deux fois l'utilisation de la racine stagnum.
Les trois étangs sont distingués les uns des autres par les qualificatifs Primer, del Mig et de Més Amunt[6] très fréquemment utilisés dans la toponymie andorrane pour différencier des éléments de même nature situés à des altitudes différentes (du plus bas au plus élevé)[7].
Occupant des cuvettes de surcreusement glaciaire au sein de ce cirque[12], ces lacs à chapelet sont surplombés par les hauts sommets constituant les limites de ce dernier[6]. On citera en particulier au nord le pic de Tristaina (2 876 m[6]) et à l'ouest la pointe de Peyreguils (2 703 m[6]). Ces deux pics marquent également la frontière franco-andorrane[13],[6].
Estany Primer à une altitude de 2 250 m, étendu sur une superficie de 2,1 ha[14].
Estany del Mig à une altitude de 2 287 m, étendu sur une superficie de 3 ha[14].
Estany de Més Amunt, le plus grand, de forme circulaire[15], situé à 2 306 m d'altitude et d'une surface de 12,1 ha[14]. Il s'agit du troisième lac le plus étendu d'Andorre derrière l'Estany Primer de Juclar et l'Estany de l'Illa[14].
Les environs des lacs sont notamment constitués de pelouses montagnardes acidophiles ou mésophiles à Nardus stricta ou encore à Festuca eskia[10]. On retrouve également des rhodoraies à Rhododendron ferrugineux[10]. De nombreuses espèces de fleurs peuvent être observées parmi lesquelles l'androsace carnée (Androsace carnea)[15].
↑Jean Becat, Lexique et toponymes : Vie pastorale, activités, institutions et société traditionnelles de l'Andorre, Institut catalan de recherche en sciences sociales, , p. 96
↑(ca) Associació Francesa de Catalanística. Col·loqui Internacional, Els Pirineus, Catalunya i Andorra : actes del Tercer Col·loqui Internacional de l'AFC, Andorra, 2004, L'Abadia de Montserrat, , 435 p. (ISBN978-84-8415-842-4, lire en ligne)
↑Jean Becat, Lexique et toponymes : Vie pastorale, activités, institutions et société traditionnelles de l'Andorre, Institut catalan de recherche en sciences sociales, , p. 40
↑Jean Becat, Lexique et toponymes : Vie pastorale, activités, institutions et société traditionnelles de l'Andorre, Institut catalan de recherche en sciences sociales, , p. 19
↑ a et bJean Becat, Andorre, un pays pyrénéen. Le cadre physique et les formes du relief. Joan Becat, Institut catalan de recherche en sciences sociales, , p. 37-43
↑ ab et c(ca) « Servidor de Mapes d'Andorra », sur Sistema d'Informació Geogràfica Mediambiental d'Andorra (consulté le )
↑ a et b(ca) Joan Manuel Vilaplana, Estudi del glacialisme de les Valls de la Valira d'Ordino i d'Arinsal, Andorra, Institut d'Estudis Catalans, , 84 p. (ISBN978-84-7283-053-0, lire en ligne)
↑(es) Pilar Clariana García, Estratigrafía, estructura y su relación con el metamorfismo de la zona axial pirenaica en la transversal del noroeste de Andorra y comarcas del Pallars Sobirá y el Alt Urgell (Lleida), Universidad de Oviedo, , 221 p. (lire en ligne), p. 3