En 1896, Fatio, avec Paul Bouvier et Aloys Brémond, participe à la construction du Village suisse à l’Exposition nationale suisse de Genève, sans doute sur la base d’un projet de chalet suisse qu’il a publié en 1895.
Il travaille beaucoup à la restauration ou transformation de monuments historiques, notamment à Genève, où il surélève la Tour de l’Île. Fatio s’intéresse en effet tout particulièrement au patrimoine de la ville et canton de Genève, qu’il documente avec Camille Martin en vue d’une publication spécifique, à paraître en 1912 dans la série de la Maison bourgeoise en Suisse[3].
À l’occasion du concours en vue de la création d’un monument de la Réforme protestante, il gagne, avec Adolphe Thiers et le sculpteur Auguste Seysses, le troisième prix, raison pour laquelle la ville lui commande le socle de la grande statue de Philibert Berthelier devant la Tour de l’Île[4].
Mais il est aussi un architecte constructeur, édifiant des maisons ouvrières aussi bien que des maisons de campagne cossues ou encore, à la rue de la Corraterie, à Genève, un bâtiment administratif de style Louis XV achevé en 1912 pour la Société de banque suisse. À Chambésy, il réalise en 1901 la chapelle des Cornillons et se charge en 1902-1903 de la construction de l’église du Petit-Lancy, deux édifices religieux qui portent tous deux la marque du Heimatstil. Même durant la Première Guerre mondiale, Fatio construit des villas et développe une architecture ouvrière dans le cadre de la Société genevoise pour l’amélioration du logement. De 1919 à 1930, il enseigne à l’École des Beaux-Arts de Genève[4]. Il a également réalisé une extension de l'Église épiscopalienne de l'Emmanuel, la Maison Paroissiale, qui a été inaugurée en novembre 1930[5]. En 1942, il réaliste les travaux d'élévation de la façade nord du château du Reposoir.
Edmond Fatio réunit une importante collection de dessins d’architecture du XVIIIe siècle[6].
Bibliographie
(de) Isabelle Rucki, Dorothee Huber (ed.) (trad. de l'italien), Architektenlexikon der Schweiz : 19./20. Jahrhundert, Basel/Boston/Berlin, Birkhäuser Verlag, , 614 p. (ISBN3-7643-5261-2), p. 413.
Frédéric Python, Edmond Fatio (1871-1959) villas genevoises, architectures patriotiques, Mém. de licence, Université de Genève, Faculté des Lettres, 2007, 2 vol.[7]
Frédéric Python, «Un joyau dans son écrin la table et la salle à manger des maisons "Heimatstil" genevoises», Art + architecture en Suisse 2010/4, p. 54–62.
Références
↑Nécrologie dans Heimatschutz – Patrimoine 54 (1959/2), p. 59.
↑Max Van Berchem, Edmond Fatio, Voyage en Syrie (Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire; t.37-38), Le Caire : Impr. de l'Institut français d'archéologie orientale, 1914-1915, 2 vol. [1].
↑Edmond Fatio, Camille Martin, La maison bourgeoise dans le canton de Genève, Genève, Slatkine, 1984 (reprint de l’édition de 1960).
↑ a et b(de) Isabelle Rucki, Dorothee Huber (ed.) (trad. de l'italien), Architektenlexikon der Schweiz : 19./20. Jahrhundert, Basel/Boston/Berlin, Birkhäuser Verlag, , 614 p. (ISBN3-7643-5261-2), p. 413
↑Gerald H.J. Carpenter, The American Church in Geneva: a century of service, 1873-1973, Centennial Committee of Emmanuel Church, Library of Congress Catalog Card No. 73-79844,
↑Anne de Herdt, Dessins anciens d'architecture et de décoration : donation Gustave Hentsch, ancienne collection Edmond Fatio : Musée d'art et d'histoire, Cabinet des dessins, Genève, 15 février-15 septembre 1979 Genève : Musée d'art et d'histoire, cop. 1979.