Le désert du Thar (rajasthani : थार मरुधर (thār marudhar) ; hindi : थार मरुस्थल (thār marusthal) ou थार रेगिस्तान (thār rēgistān)) — appelé aussi le Grand Désert indien ou Mârusthali, le Pays de la mort — est un désert qui s'étend sur 200 000 km2 dans l'État du Rajasthan, dans le nord-ouest de l'Inde et au Pakistan où il est appelé désert du Cholistan.
Géographie
Le Thar s'étend des plaines méridionales du Penjab au nord jusqu'au Rann de Kutch au sud. Il est encadré par l'Indus à l'ouest et la chaîne des Ârâvalli à l'est. Ce n'est pas un véritable désert, mais plutôt une étendue steppique où se trouve une végétation très clairsemée dont seules les dunes suffisamment étendues sont dépourvues.
Il reçoit moins de 200 mm d'eau par an. Ses villes principales sont Bîkâner et Jaisalmer. C'est aussi le désert le plus densément peuplé au monde : avec 83 habitants/km2 selon un rapport de 2001[1], sa densité de population est proche de celle de la France (98,8 hab./km2).
Cette zone est devenue désertique relativement récemment — peut-être entre 2000 av. J.-C. et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Sarasvati, maintenant appelé Ghaggar-Hakra, cesse d'être un cours d'eau important et devient endoréique et se perdant dans le désert. À Siddhpur une rivière Sarawati, probablement sur l'emplacement de l'ancien fleuve, existe toujours.
Dans la portion indienne du désert, la construction du canal Indira Gandhi entre les années 1970 et 1980 entraîne des répercussions importantes sur les conditions environnementales, économiques et socio-culturelles. Plus long canal d'Inde, il achemine sur 650 kilomètres des eaux détournées des rivières Sutlej et Beas, depuis leur confluence endiguée à Harike (district de Tarn Taran, Pendjab). Le canal traverse les districts occidentaux et désertiques du Rajasthan (Shri Ganganagar, Hanumangarh, Bikaner, Jodhpur, Jaisalmer et Barmer), où il a permis l'établissement ou l'extension de zones cultivées. Les politiques publiques autour de ce canal, ainsi que le contexte frontalier tendu, ont contribués à la sédentarisation des populations du désert, à un fort recul du pastoralisme, et à une obsolescence du système de gestion traditionnel de l'eau.
↑(en) Panjab Singh, Report of the Task Force on Grasslands and Deserts, Government of India Planning Commission, New Delhi, , 32 p. (lire en ligne), p. 9.