Malgré une certaine sympathie devant la détresse du Royaume-Uni, l'opinion publique américaine plébiscite l'isolationnisme pour éviter d'impliquer le pays dans « another European war » (une autre guerre européenne). Reflétant ce sentiment, le Congrès signe des actes de neutralité trois ans avant le début du conflit. Enfin, le président Franklin Delano Roosevelt est contraint par la prochaine élection présidentielle en 1940, ses détracteurs cherchant à le dépeindre comme étant pro-guerre.
Fin mai, après l'évacuation des forces britanniques de Dunkerque, en France, au cours de l'opération Dynamo, la Royal Navy a un besoin immédiat de navires, d'autant plus qu'elle doit maintenant fournir un effort considérable pour mener la bataille de l'Atlantique. Les U-boote allemands exercent une pression croissante sur les approvisionnements en ressources essentielles à l'effort de guerre britannique.
Les troupes allemandes progressent rapidement en France et beaucoup, dans le gouvernement américain, sont convaincus que la défaite de la France et du Royaume-Uni est imminente. Les États-Unis, par le biais de l'ambassadeur britannique Philip Kerr, font une proposition au Royaume-Uni de bail pour des terrains d'aviation à Trinidad, aux Bermudes et à Terre-Neuve. Le Premier ministre britanniqueWinston Churchill rejette d'abord l'offre le , dans la mesure où le Royaume-Uni ne reçoit rien immédiatement en échange. Le 1er juin, alors que la défaite de la France est certaine, le président Roosevelt contourne l'acte de neutralité de son pays en proposant un « surplus » de plusieurs millions de munitions et d'armes américaines, et autorisant leur envoi vers le Royaume-Uni. Mais Roosevelt rejette les demandes de Churchill pour les destroyers.
En août, tandis que le Royaume-Uni se trouve seul face à l'Allemagne, l'ambassadeur américain Joseph Patrick Kennedy rapporte de Londres qu'une défaite britannique est « inévitable ». Cherchant à convaincre Roosevelt de céder des destroyers, Churchill avertit Roosevelt que si le Royaume-Uni est vaincu, ses îles coloniales près des côtes américaines pourrait devenir une menace directe pour l'Amérique si elles tombaient aux mains des Allemands.
L'accord
Le , alors que la bataille d'Angleterre s'intensifie, le Secrétaire d'État américainCordell Hull signe un accord pour le transfert des navires de guerre à la Royal Navy qui commence dès le lendemain. En échange, les États-Unis se voient accorder des terrains dans diverses possessions britanniques pour l'établissement de bases navales ou aériennes, sous forme de baux pour une durée de 99 ans avec loyer gratuit. Il s'agit de terrains se trouvant :
Aucun destroyer n'est reçu en échange des bases dans les Bermudes et Terre-Neuve. Les deux territoires sont vitaux pour les transports de marchandises outre-Atlantique, ces bases permettent de sécuriser en partie ces transports lors de la bataille de l'Atlantique. Bien qu'une attaque ennemie soit peu probable, elle ne peut pas être écartée, le Royaume-Uni est contraint de maintenir des forces défensives, y compris une garnison aux Bermudes. La transaction a permis au Royaume-Uni qu'une grande-partie de la défense des Bermudes passe sous la responsabilité des États-Unis, libérant ainsi les forces britanniques redéployées sur des théâtres d'opérations plus importants.
La Royal Air Force et la Fleet Air Arm maintiennent toutes deux des bases aux Bermudes au début de la guerre, néanmoins seuls des hydravions s'y trouvent.
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Ne fait pas partie de l'échange, mais les États-Unis reçoivent des bases ici gratuitement, en plus des bases faisant partie de l'échange. La base navale américaine de commandement est établie en 1940, fonctionnant comme une base pour hydravion de base jusqu'en 1965. Transférée à la marine américaine en 1970, elle a fonctionné jusqu'à sa fermeture en 1995
Pour le Royaume-Uni. Renommé HMS Lincoln. Transféré au Canada en 1942. Renommé HMCS Lincoln. Transféré à l'URSS en 1944. Renommé Druzhny. Désarmé en 1952